Retour sur le Da Vinci Code
Qu’est-ce qui relie le Da Vinci Code ou les Illuminati aux théories du complot ? Inspirées de pamphlets conspirationnistes, ces fictions paranoïaques imaginent des sociétés occultes qui entendent nous gouverner. Ces élucubrations fantaisistes ne visent-elles pas à combler le vide laissé par les idéologies progressistes de l’Histoire (marxisme) et par le recul de la culture chrétienne ?
Pour aborder ces questions, l'Emission "du grain à moudre" sur France-Culture, recevait le vendredi 6 juillet 2007 Alexandre Adler, Frédéric Charpier et Antoine Vitkine.
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Transcription de l'intro de l'émission.
Au cœur de tout grand mythe gît une part de vérité. Le succès planétaire du Da Vinci Code de Dan Brown ne fait pas que recycler les délires de Pierre Plantard, ce mythomane fascisant qui se faisait passer pour le dernier descendant des Mérovingiens et prétendait connaître l’origine du trésor trouvé dans son église par le curé de Rennes le Château.
Dans « Sociétés secrètes », Alexandre Adler nous entraîne à la recherche d’un réseau ésotérique européen qui partirait des templiers, frottés de mystique musulmane jusqu’à une franc-maçonnerie spiritualiste, en passant par la Rose-Croix et autres jansénistes. (...)
L’idée que les choses « ne se produisent pas par hasard ». Qu’il y a des « forces secrètes » qui « tirent les ficelles ». L’état du monde est le fruit de rapports de forces complexes et difficiles à analyser. Il est intellectuellement plus facile de l’attribuer à l’action de forces obscures disposant d’un pouvoir absolu. « Sages de Sion », Opus Dei, francs-maçons, CIA, synarchie…
La propagande totalitaire, disait Hannah Arendt, a recours à des théories fumeuses expliquant la totalité des accidents de l'histoire par un mystère central. Ces théories répondent bien aux aspirations des masses modernes, qui "ne font confiance ni à leurs yeux ni à leurs oreilles, mais à leur seule imagination, qui se laissent séduire par tout ce qui est à la fois universel et cohérent en soi-même." (Le système totalitaire p. 78) La cohérence de la fiction s'avère plus convaincante que le chaos que présente le réel. Car "la fuite des masses devant la réalité est une condamnation du monde dans lequel elles sont contraintes de vivre et ne peuvent subsister, puisque la contingence en est devenue la loi suprême et que les être humains ont besoin de transformer constamment les conditions chaotiques et accidentelles en un schéma d'une relative cohérence." (p. 79)
Première partie de l'émission, cliquez ici (pour télécharger, faire un clic droit et "enregistrez sous)
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