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Voltaire et l'éloge du luxe (réponse à Rousseau)

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( Voir l'article sur Rousseau et la condamnation du luxe ) A gauche comme à droite, certains candidats à la présidentielle nous ressortent une vieille recette fiscale : le relèvement de la TVA au taux majoré (33,3 %) des biens ou produits de luxe : caviar, parfumerie, perles fines et pierres précieuses, fourrures etc. Passons sur l’aberration fiscale d’une telle mesure, aux effets pervers bien connus. La querelle du luxe est bien plus qu’un débat sur le commerce et la richesse. C’est une querelle philosophique à propos des sciences, des arts et du progrès en général.  La question philosophique sous-jacente est de savoir si les progrès de la technique et de l’industrie contribuent au bonheur et au bien-être de l’homme ou au contraire à sa perte. La frugalité est-elle une vertu et le luxe un vice ? Le luxe dispose-t-il à la corruption des mœurs ou bien au contraire adoucit-il les mœurs ? Au XVIIIe siècle, Voltaire et Rousseau se sont vigoureusement opposés sur cette qu

Rousseau et la condamnation du luxe

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2012 sera l’année du  tricentenaire de la naissance de Rousseau . Alors que de nombreuses commémorations se préparent, il faut  se rappeler que Rousseau fut l’inspirateur d’une philosophie sociale qui imprègne encore nos mentalités et notre culture politique. Ainsi, l’inquiétude née face aux progrès technoscientifiques et à leurs possibles dérives, ou face à la progression des inégalités sociales, tend à nous faire penser que le luxe serait dangereux, voire immoral. Il n’est pas rare d’entendre tel homme politique réclamer à haute voix une régulation des richesses et une condamnation du luxe. Si  la  rhétorique anti-luxe est politiquement « payante », à droite comme à gauche, c’est bien parce que Jean-Jacques Rousseau lui a donné ses lettres de noblesse.  Voltaire et Rousseau étaient tous les deux partisans d’un régime républicain. Leurs idées ont eu une influence durable sur la Révolution française et sur la vie politique des siècles suivants. Pourtant ils n’ont cessé de se co

Benjamin Franklin sur la richesse

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Donald J. Kochan , Los Angeles Time, 26 juillet 2010 Traduction Axelle et Damien Theillier La politique anti-luxe remporte souvent un vif succès auprès du public. Mais Franklin soutenait que l'accumulation de richesses est positive, et que le gouvernement ne devrait pas intervenir pour la réglementer. Il y a 226 ans - le 26 juillet 1784 - Benjamin Franklin se demandait si la société avait besoin « d'un remède au luxe » dans une lettre à son ami et conseiller Benjamin Vaughn. Dans cette lettre , Franklin argumentait méthodiquement contre la nécessité d’un tel remède (1). La montée en puissance d’un courant qui réclame à cor et à cri une régulation des richesses remet au cœur de l’actualité ces réflexions de Franklin. Considérez en effet le Président Obama, murmurant hors caméra ces mots désormais tristement célèbres : « je pense vraiment d'une manière certaine que vous avez fait assez d'argent. » Plusieurs ont soutenu que cette déclaration était emblématique d