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Du conservatisme moral et culturel

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Cher Kaplan (suite du débat ) J’admets avec toi que la morale a souvent servi de prétexte à des intrusions inadmissibles dans la vie privée des individus. Mais je maintiens qu’il ne peut y avoir de droit sans morale. Un droit purement utilitariste est impossible. Tu reconnais d’ailleurs toi-même que le droit est « un système fondé sur un nombre aussi limité que possible de principe moraux, des idées suffisamment simples et consensuelles pour qu’elles puissent faire l’unanimité ». Cette idée d’un droit naturel comme seule base d’un système juridique me convient parfaitement. Mais entendons-nous sur le concept de morale pour clarifier le débat et là peut-être aurons-nous quelques différents. Qu’est-ce que la morale ? Je considère, avec la tradition occidentale issue de la philosophie grecque, qu’il existe une rationalité morale et que le bien et le mal ne sont pas des notions arbitraires, relatives à l’opinion ou à l’époque. Étant donnée la nature même de l’homme : animal d

De la justification morale de la peine

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Cher Kaplan votre mise au point concernant la philosophie pénale en termes de calcul coût-bénéfice est tout à fait pertinente mais je voudrais y ajouter deux ou trois choses sur lesquelles nous serons peut-être en désaccord. Nous sommes je pense d'accord sur un point : c'est le traitement « social » du crime qui a conduit à diaboliser la dissuasion depuis les années 50. C’est-à-dire l’idée que les causes profondes de la criminalité résideraient dans l’inégalité des revenus et dans les injustices sociales comme le racisme ou la discrimination. Selon ce point de vue "socialisant", les criminels seraient d’abord des victimes. En réalité, comme votre billet tend à le montrer, ce n’est pas la pauvreté qui engendre le crime, c’est l’opportunité d’un gain facile et sans risque. Le comportement criminel est donc une réponse rationnelle à des incitations et des opportunités. La criminalité baisse ou augmente en réponse à ses coûts attendus en termes de probabilité de pu

Bastiat vivant (1) : apports conceptuels

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Par Damien Theillier  * 1° Apports conceptuels Bastiat philosophe Proudhon disait : « La propriété c’est le vol ». Tel n’est pas le point de vue de Bastiat pour qui la propriété possède un fondement philosophique légitime. Elle n’est pas une simple possession fondée sur la force comme chez Rousseau ou Hobbes, elle n’est pas un simple droit coutumier que la politique se contente de protéger, comme chez Montaigne ou Pascal. La propriété est un droit qui tient sa légitimité de son fondement moral. Bastiat précise : « J'entends par propriété le droit qu'a le travailleur sur la valeur qu'il a créée par son travail » (Propriété et Loi). Il ne s’agit pas seulement de la propriété foncière.  La propriété est une conséquence nécessaire de la constitution de l’homme, de ses facultés et de ses besoins. Pour se conserver, l’homme doit travailler, user de ses facultés pour transformer la matière et l’adapter à ses besoins. « L'homme naît propriétaire, écrit Bastiat, p