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Affichage des articles associés au libellé Hobbes

Spinoza vs Hobbes : raison et déraison d'État

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Dans cet article, faisant suite à la parution d'un essai de Christian Lazzeri, Philippe Simonnot confronte la pensée de Hobbes et celle de Spinoza sur la question de l'État. Il en ressort des conceptions radicalement différentes de la souveraineté : à l'inverse de Hobbes, Spinoza estime en effet qu'il n'y a pas de contrat social à la base de l'État. A un correspondant qui lui demande quelle est la différence entre sa vision politique et celle de Hobbes, Spinoza répond que Hobbes conçoit la cité comme une sortie de l’état de nature, alors que lui considère qu’il s’agit de sa continuation. Alors que Hobbes compte essentiellement sur l’effroi que suscite le Léviathan, Spinoza préfère l’adhésion par intérêt qui profite à chacun. (Voir tout en bas un texte de Spinoza qui résume bien sa pensée) En ces temps de déréliction de la puissance publique: comment ne pas revenir à Thomas Hobbes (1588-1679), qui passe dans l'histoire de la pensée occidentale pour

Rousseau vs Hobbes : le faux duel de la présidentielle

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En ce mois d’avril,  Philosophie magazine  consacre un dossier à l’élection présidentielle. L’idée centrale de ce dossier ne manque pas d’intérêt : « Rousseau contre Hobbes, le vrai duel de la présidentielle ».  L’image de couverture est bien trouvée. Et surtout, à la lecture du contenu du dossier, on est frappé par la justesse des analyses. Hobbes était convaincu que « l'homme est un loup pour l'homme » et a donc imaginé un État-Léviathan, qui fasse peur aux hommes, pour éviter le retour à « la guerre de tous contre tous », qui caractérise l’état de nature.  Rousseau , de son côté, défendait au contraire une bonté naturelle originelle, corrompue par la société et appelée à être réactivée par un « contrat social ». Or, il est bien vrai que Nicolas Sarkozy est proche de la philosophie autoritaire de Hobbes, là où François Hollande rejoint l'aspiration égalitariste de Rousseau. Vu sous cet angle, le débat, en apparence atone, de la présidentielle prend un relief tout

Revue de presse : The Economist et Philosophie Magazine

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A country in denial . Tel est le titre de The Economist dans un numéro que je vous recommande de lire. On en trouvera une traduction ici, chez mon ami Kaplan . Ce qui ressort de l'article, c'est que les candidats à la présidentielle sont à l'image des Français : ils veulent que rien ne change. Ils refusent d'aborder les sujets qui fâchent, ils ne veulent pas voir la réalité en face. Donc il n 'y a pas de vraie réforme de fond, à la différence de l'Italie par exemple, c'est l'immobilisme ! A lire dans le même numéro : The French election : An inconvenient truth.  L'article souligne l'absence de tout candidat libéral aux élections. Je cite : "Liberal candidates in France tend to get nowhere. Ten years ago the most recent such presidential hopeful, Alain Madelin, got just 3.9% of the vote." Ou encore : "Mr Bayrou is no liberal: he wants a “fair price” for farm produce, and proposes voting rights for unions on company boar

De Thomas d'Aquin à Locke, la réflexion sur les limites de l'Etat

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Avec la crise actuelle de l’État, les démocraties occidentales sont en train de réaliser que la chute du communisme n’a pas résolu tous leurs problèmes. Le temps est venu pour elles de repenser la place et les limites de l’État. Pour cela, rien ne vaut un détour par les pères fondateurs de la pensée occidentale. Aux XVe-XVIe siècles, les disciples de Thomas d’Aquin, proches de l’Université de Salamanque en Espagne, furent les véritables fondateurs du libéralisme : Vitoria, Suarez, Mariana, Molina, Lessius... Tous ces auteurs affirmèrent que les hommes possèdent des droits naturels qui précèdent la société politique, légitimant ainsi l’établissement d’un État limité, chargé de veiller au respect de ces droits fondamentaux. Thomas Jefferson est un héritier de la tradition antique et médiévale du droit naturel. Dans la Déclaration d'Indépendance, il écrit : « Nous tenons ces vérités pour évidentes, que tous les hommes sont créés égaux, qu'ils sont dotés par leur Créateur de