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Affichage des articles du septembre, 2012

In memoriam Thomas Szasz (1920-2012)

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« Dans la mesure où l'idéologie qui menace aujourd'hui les libertés individuelles n'est pas religieuse mais médicale, l'individu doit être protégé non des prêtres, mais des médecins ».  Thomas Szasz,  The Second Sin Thomas Stephen Szasz (prononcer Saas) vient de décéder à l’âge de 92 ans. Né à Budapest le 15 Avril 1920, il est connu pour ses critiques de la coercition psychiatrique. À 18 ans et  devant la montée du nazisme,  il émigre aux États-Unis. De 1956 à 1990, il a enseigné la psychiatrie à l'université de l'État de New York, avant d'être nommé professeur honoraire. Historien et philosophe avant tout, capable d’une très grande érudition, il est l'auteur de 30 livres dont le plus célèbre est  Le mythe de la maladie mentale,  paru en 1961. Nous ne vivons plus dans des États théocratiques, disait Szasz, mais nous vivons dans des États thérapeutiques. Des comportements jugés mauvais trouvent des explications médicales plutôt que religieus

La leçon d'économie de Bastiat

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L'édito du Point  par François Lenglet il y a un mois :  L'économiste le plus maltraité par les Français est un Français et, s'il n'avait pas eu l'esprit de disparaître en 1850, il eût été malheureux en cette rentrée 2012. Frédéric Bastiat, dans l'un de ses pamphlets les plus éclairants, s'est attaqué aux idées reçues avec une thèse simple, qui a traversé un siècle et demi sans une piqûre de rouille : en économie, il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Tel acte, telle décision a des conséquences visibles, et d'autres qui, pour être invisibles, n'en sont pas moins bien plus profondes et durables. Or, explique Bastiat, "il arrive presque toujours que, lorsque la conséquence immédiate est favorable, les conséquences ultérieures sont funestes, et vice versa. D'où il suit que le mauvais économiste poursuit un petit bien actuel qui sera suivi d'un grand mal à venir, tandis que le vrai économiste poursuit un grand bien à ve

Livres à lire pour commencer en philosophie (2)

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Voici une série d'anthologies ou de bonnes synthèses (comme les Que sais-je ?) à recommander pour le bac. Sans oublier mon cours de philosophie , vendu en ligne  pour 14,90 euros en numérique ou 19.90 euros en papier. Ce Manuel de Philosophie est à la fois Livre (350 pages) et Dvd (10 heures de vidéo). Les deux supports sont complémentaires, et permettent un apprentissage facile. Le Cours est fondé sur une approche chronologique, qui permet de découvrir tous les auteurs, époque par époque, et de saisir l’évolution de la pensée, ainsi que les réponses que les auteurs se renvoient, comment ils construisent leur thèse par rapport aux précédentes pensées. Cette approche, nettement plus intuitive que l’apprentissage par “notions” ou thèmes, facilite beaucoup la découverte de la Philo, et enrichit le lecteur d’un bagage de culture générale.  http://cours-de-philosophie.fr Sommaire : I. La Philosophie, II. Le Miracle Grec, III. Le Moyen Age : humanisme et religion, IV. Les Lumière

Livres à lire pour commencer en philosophie (1)

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Pour commencer, voici deux livres parfaits. Lire le livre de J. Hersch à partir du Moyen-Age, après avoir lu le Pierre Hadot. Extrait de Pierre Hadot : « J’ai l’intention de montrer dans mon livre la différence qui existe entre la représentation que les anciens se faisaient de la philosophie et la représentation que l’on s’en fait de nos jours, habituellement, de la philosophie, tout au moins dans l’image qui est donnée aux étudiants à cause des nécessités de l’enseignement universitaire. Ils ont l’impression que tous les philosophes qu’ils étudient se sont tour à tour évertués à inventer, chacun d’une manière ou d’une autre, l’univers, ou tout au moins, s’il s’agit de philosophes contemporains, qu’ils ont cherché à élaborer un discours nouveau sur le langage. De ces théories que l’on pourrait appeler de la « philosophie générale », découlent, dans presque tous les systèmes, des doctrines ou des critiques de la morale qui tirent en quelque sorte les conséquences, pour l’homme e

Pascal et l’esprit de la modernité

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Par Damien Theillier* On s’accorde souvent à désigner Descartes comme le fondateur de la philosophie moderne. Pascal passe plutôt pour un dévot, sans grand intérêt. Contrairement à cette opinion commune, il faut reconnaître en Pascal un véritable pionnier de l’esprit moderne pour avoir établi l’autonomie des sciences par rapport au pouvoir politique et religieux. Il est né en 1623 et devient très tôt l’un des plus brillants savants de son temps.  Il excelle dans tous les domaines, des mathématiques à la physique. Il est l’inventeur du calcul des probabilités, du triangle arithmétique, de la seringue, de la presse hydraulique et de la première machine à calculer, qui lui a valu un grand succès commercial. Entrepreneur jamais à cours d’idées, il a aussi lancé sur le marché les premiers transports en commun « low cost », les fameux carrosses à cinq sols. Après une conversion au christianisme, il se retire des affaires et des sciences profanes pour se rapprocher des jansénistes,