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Affichage des articles du juillet, 2008

De la différence entre tolérance et liberté

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Un article lu ce matin sur l'affaire Gouguenheim me semble particulièrement intéressant : L’Etrange Affaire Aristote L'auteur de ce blog a eu la bonne idée de s'appuyer sur Bernard Lewis (grand spécialiste de l'islam) et sur Philippe Nemo. Il s'interroge sur la différence entre la civilisation islamique et la civilisation chrétienne concernant le rapport entre société et liberté. Il y a une grande différence entre la tolérance, qui consiste à ne pas faire usage de la coercition à l'encontre des autres religions, et la liberté civile qui consiste à reconnaitre que le pluralisme intellectuel, religieux et politique est le facteur agissant d’un ordre social supérieur. Or seul l'Occident a pu accéder (c'est le propre de la modernité) à ce type de société. J'ajoute que dans Qu'est-ce que l'Occident ? Philippe Nemo développe ce point de la manière suivante (p.69 à 71) : La raison et la connaissance humaine sont fondamentalement limitées et faillib

Conférence de Philippe Nemo à Madrid

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Philippe Nemo a prononcé le 9 juillet une conférence à l'université d'été de la FAES à Madrid (Fundación para el análisis y los estudios sociales). Cette fondation espagnole crée en 1989 est présidée par José Maria Aznar. La Fondation pour l'analyse et les études sociales est une Fondation privée à but non lucratif travaillant dans le domaine des idées et des propositions politiques. Son but est de créer, de promouvoir et de diffuser des idées fondées sur la liberté politique, économique et intellectuelle. Pour ce faire, FAES organise des forums de discussion, des séminaires, des conférences, des universités d’été et des stages de formation. En outre, la Fondation développe une large activité de relations internationales avec d'autres fondations et think tanks en Europe, aux USA et en Amérique latine, ainsi qu’avec des penseurs et des chercheurs du monde entier. Voir la vidéo ici Revue de presse de Libertad Digital , Madrid, le 9 juillet 2008 Le philosophe fran

La fable de la transmission arabe du savoir antique

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En 2007, Jacques Heers écrivait : « L'enseignement (de la pensée grecque en Occident), celui de la Logique notamment, n'a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités. L'on se servait alors de traductions latines des textes grecs d'origine que les clercs et les érudits de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l'arabe en latin, que l'on attribue généralement à Avicenne et à Averoès sont apparues relativement tard, alors que tous les enseignements étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d'un siècle que la Logique, directement inspirée d'Aristote, était reconnue comme l'un des sept « arts libéraux » du cursus universitaire. » Jacques Heers est spécialiste de l’histoire du Moyen Âge, professeur à la faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris-Nanterre, directeur des études médiévales à la Sorbonne (Paris IV). En 2002 il

Aristote au Mont Saint-Michel

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Aristote au Mont Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne de Sylvain Gouguenheim - 282 p. - éd. du Seuil - 21€. Hier dans Le Figaro : "(S. Gouguenheim) n’imaginait pas qu’il y ait encore en France une police de la pensée. Il a depuis quelques semaines deux pétitions d’universitaires contre lui et subit toutes sortes d’injures. Agrégé d’histoire et germaniste, Sylvain Gouguenheim enseigne l’histoire médiévale à l’École normale supérieure de Lyon. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont un sur les chevaliers teutoniques. Tout allait bien pour lui jusqu’au jour où il s’est piqué de se mêler d’une question hautement sensible : celle, fameuse, de « l’Islam des Lumières ». En un mot : entre le IXe et le XIIe siècle, cette civilisation aurait constitué, notamment avec Averroès, un modèle de tolérance et de curiosité intellectuelle, pendant que l’Occident subissait le joug d’une Église obscurantiste et de croisés barbares. Lisant les ouvrages des spécialistes, Gouguenhe

Les oubliés du libéralisme français

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Henri Lepage vient de publier sur son blog un bel article sur Charles Comte et Charles Dunoyer, 2 oubliés du libéralisme français au XIXe siècle, sous la Restauration. Charles Comte et Charles Dunoyer sont deux disciples de Benjamin Constant, de Destutt de Tracy et de Jean-Baptiste Say (dont Charles Comte deviendra le gendre). Il sont nés juste avant la révolution française et ont autour de 30 ans en 1814, lorsqu'ils créent ensemble le journal Le Censeur qui deviendra Le Censeur européen en 1816. Ils furent, avec Say, les maîtres à penser de Frédéric Bastiat. " Je ne connais, disait Bastiat, en parlant du Traité de législation de Charles Comte, aucun livre qui fasse plus penser, qui jette sur l'homme et la société des aperçus plus neufs et plus féconds ." Comte et Dunoyer sont avant tout des philosophes de la société. A la différence des économistes orthodoxes, leur problème n'est pas seulement de comprendre comment une société crée de la richesse, mais aussi de