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Sartre et Aron

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"Est-il vrai, comme le voulait Sartre, que le rôle de l'intellectuel soit d'implanter la foi et d'inspirer le sacrifice pour une juste cause? L'ambition inhérente de tout utopisme - instaurer le paradis sur terre - est-elle, ne disons pas réalisable, mais simplement souhaitable? Sans même croire au péché originel inexpiable, ne peut-on dire que quelque chose dans la condition humaine interdit de trouver une solution globale à tous nos problèmes, d'atteindre des améliorations autres que partielles? Auquel cas, ce qui serait à condamner n'est pas seulement l'implantation ponctuelle du nouveau rêve, avant-hier en Russie, hier en Chine, mais la forme même du raisonnement qui nous entraîne vers ces espoirs - et qui ne nous propose, en fait, que le choix frustrant entre le renoncement en cours de route et un aboutissement qui a pour nom la Terreur. L'opposition, aujourd'hui banale en France, entre les figures de Sartre et de Raymond Aron vient ici

Raymond Aron, Sartre et la guerre froide

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Sur le conflit est-ouest, outre ses chroniques, Aron publie en 48 et 51 deux livres où il analyse la nouvelle situation du monde créée par la guerre froide, qu’il préfère d’ailleurs qualifier de "paix belliqueuse". A travers ses écrits il s’engage résolument dans le combat des démocraties contre le totalitarisme soviétique. Il approuve et soutient sans faille la politique américaine qu’il s’agisse du blocus de Berlin ou de la guerre de Corée, ce qui le classe dans le camp des anticommunistes à une époque « où tous les anticommunistes sont des chiens » selon Sartre. Le clivage politique sur l’URSS conduit à la rupture de leur amitié et en 1948 ils se brouillent définitivement,. A un moment où Sartre s’affiche en compagnons de route du PC, Aron est ouvertement anti-stalinien avant la plupart des autres intellectuels français. Au soir de sa vie il en fait son plus grand motif de fierté. En 1955 il publie à leur intention L’Opium des Intellectuels. L’attitude envers l’Urss est à

Sartre, une passion française

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Article du Monde sur la série TV diffusée sur France 2. J'ai vu ce téléfilm que j'ai trouvé bien construit et fort intéressant. A titre historique, il reflète judicieusement le contexte politique des années 50-60 sans toutefois entrer dans le détail de la philosophie de Sartre, chose d'ailleurs impossible à la télé dans un film. On ne peut s'empêcher d'admirer le talent et l'intelligence du couple Sartre-Beauvoir, malgré leurs errements. Par contre le téléfilm tend à faire croire que tous ceux qui ne partageaient pas la cause révolutionnaire de Sartre étaient des fascistes, ce qui est bien évidemment faux et mensonger. Pour le démontrer, il suffit de s'intéresser à Raymond Aron, qui fut à la fois son ami de jeunesse et son opposant le plus convaincu. Voici un petit rappel de leurs destins croisés : Sartre - Aron: destins croisés par Raphaël Enthoven Lire, avril 2005 Les deux écrivains français ont traversé le XXe siècle et l'ont marqué de leur fulg

Relire Aron : un antidote pour une société démocratique en mal d’elle-même.

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Nous venons de célébrer le centenaire de la naissance de Raymond Aron, 1905-2005 (cf. mon article ). Après les publications et colloques, plutôt discrets en France, signalons la parution en DVD des entretiens du Spectateur engagé en 1981 avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton. A voir en DVD : 1° La France dans la tourmente (1930-1947) (52 min) 2° Démocratie et totalitarisme (1947-1967) (52 min) 3° Liberté et raison (1968-1981) (52 min) A lire en poche : Raymond Aron, Le Spectateur engagé. Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, Le Livre de Poche (Sciences politiques), Janvier 2005, 465 p., 8.50 €, Pierre Robert, professeur en classe préparatoires aux grandes écoles au lycée Franklin, a prononcé une conférence d'introduction à la vie et l'oeuvre de Raymond Aron le 22/11/2005, au cours d'une soirée du Centre Culturel Franklin. Il m'a aimablement autorisé à la publier in extenso ici (j'ai conservé le style oral) : I - Le parcours II - Ce que R. Aro