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Affichage des articles du 2011

Ayn Rand, ou le culte de l'individualisme raisonnable... et raisonné

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Ayn Rand, ou le culte de l'individualisme raisonnable... et raisonné : La Tribune La romancière et philosophe américaine d'origine russe a développé une pensée de l'individualisme radical qui tente de justifier moralement le capitalisme. Ayn Rand est devenue une référence incontournable outre-Atlantique. Vu de France, les personnages qui symbolisent l'esprit du capitalisme américain se nomment Henry Ford, Rockefeller ou, version moderne, Bill Gates ou Steve Jobs. Vu des États-Unis, ce serait plutôt Ayn Rand. Inconnue en France, à part quelques « aficionados » au nombre croissant, Ayn Rand n'est pas un entrepreneur dont la « success story » serait devenue une source d'inspiration. Elle a seulement écrit des romans devenus des best-sellers - des millions d'exemplaires ont été vendus dans des dizaines de langues - comme « The Fountainhead », « Atlas Shrugged » (lire encadré), mais aussi des essais aux titres explicites comme « la Vertu de l'égoïsme »

Dix principes universels : une brève philosophie de la vie

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J'ai parlé du livre d'un jésuite américain philosophe il y a quelques temps ici . J'ai commencé à le traduire pour donner accès au plus grand nombre à cette perle rare. Père Robert Spitzer SJ. 10 principes universels : une brève philosophie de la vie. INTRODUCTION L'évolution de la culture et de la civilisation a surgi à partir de l'élaboration de dix principes fondamentaux. Trois d'entre eux concernent la preuve et la vérité objective, trois d'entre eux concernent l'éthique, trois d'entre eux concernent la dignité et le traitement des êtres humains au sein de la société civile et l'un d'eux concerne l'identité personnelle et la culture. L’absence d'enseignement et de pratique de l’un quelconque de ces principes peut conduire à une sous-estimation de la dignité humaine, un déclin de la culture, une atteinte aux d'individus et même à des groupes d'individus, ainsi qu’une sous-estimation de nous-mêmes et de no

A-t-on besoin d’un gouvernement mondial de l’économie et de la finance ?

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Par Damien Theillier* Le Conseil Pontifical Justice et Paix a publié lundi 24 octobre un document en forme de manifeste pour les indignés intitulé « Pour une réforme du système financier international dans la perspective d'une autorité publique à compétence universelle ». Soulignons que ce texte n’est pas un document officiel du Magistère. Il émane d’un simple Conseil, sans autorité doctrinale particulière. Dans la perspective de la réunion du G20 à Paris, il appelait à la mise en place d'un gouvernement mondial, d’une « autorité supranationale », appelée encore « autorité politique mondiale ». Dans ce texte, on peut lire notamment la déclaration suivant : « En matière économique et financière, les difficultés les plus importantes proviennent de l'absence d'un ensemble efficace de structures capables de garantir, en plus d'un système de gouvernance, un système de gouvernement de l'économie et de la finance internationale. » Rien n’est dit de l

La prophétie d'Ayn Rand

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Par Mathieu Laine, avocat, enseignant à Sciences-Po. Les Echos,  20/12/2011 Tous les candidats à l'élection présidentielle, déclarés ou non, sont unanimes : il faut sauver et préserver notre « modèle social », nous protéger contre la mondialisation, renforcer les réglementations, moraliser le capitalisme et taxer davantage les « plus riches » pour préserver la « justice sociale ».  A force de marteler ces « évidences », la pensée « mainstream » s'enkyste et condamne toute pensée différente. Et tout sauvetage réel du pays.  La crise maximale que nous connaissons, dans une grande majorité des démocraties occidentales et plus encore en France, est bien celle d'un mode de pensée : l'échec et l'effondrement non pas du libéralisme, mais de la social-démocratie, qui domine le monde dit « développé » depuis plus de cinquante ans. La crise des dettes souveraines et l'échec aussi vertigineux qu'annoncé des derniers plans de relance en fournissent un

Un "must have" à offrir pour Noël !

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Ten Universal Principles: A Brief Philosophy of the Life Issues , par le père Robert J. Spitzer, S.J., Ph.D. Le père Spitzer est un jésuite américain, philosophe de renommée mondiale et ancien président de l' Université Gonzaga  (Etat de Washington). En dix principes universels, il présente les arguments en faveur du réalisme de la connaissance, de la loi naturelle et du respect de la vie humaine à tous ses stades de développement. Si vous êtes à la recherche d'une défense traditionnelle thomiste de la dignité humaine et de la liberté individuelle, avec des arguments rationnels puissants, c'est un "must have" !  Un livre accessible à tous (avec un minimum d'anglais), facile à comprendre, très solide sur le plan logique et qui n'est pas réservé aux croyants. Pour l'acheter en version numérique à 11 dollars : http://www.ignatius.com/Products/TUP-E/ten-universal-principles.aspx Sur amazon.fr :  http://www.amazon.fr/Ten-Universal-Principles-Philo

Las Vegas, temple du vice ?

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En France, dans les milieux bien-pensants, il est de bon ton de railler Las Vegas, la ville du péché et de tous les excès, avec ses hôtels tape à l’œil, ses bars à striptease et ses machines à sous pour les accros du jeu. Profitant de quelques jours de vacances à Las Vegas en juillet pour la FreedomFest, j’ai voulu en savoir plus. Las Vegas, c’est d’abord une partie du rêve américain. Du point de vue économique, c’est la ville qui a connu au cours de ces vingt dernières années, la croissance la plus rapide et la plus forte de tous les Etats-Unis. La population a été multipliée par trois et l'agglomération compte désormais près de deux millions d'habitants. L'attractivité de la ville s'explique notamment par une fiscalité quasiment nulle, des infrastructures de premier plan et des prix de l'immobilier raisonnables. Beaucoup de retraités s’y sont installés mais aussi beaucoup de latino-américains y ont trouvé du travail dans les industries de services pe

La loi de Bastiat en une minute

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Frédéric Bastiat, économiste français du XIXe siècle, auteur de "La Loi", expose les principes de sa philosophie. Par Damien Theillier. (Vidéo réalisée en 45mn chrono avec le logiciel en ligne Xtranormal ) A voir aussi : http://youtu.be/yVug0VN6tFc

L'éthique objectiviste d'Ayn Rand

Voici un beau travail réalisé par trois élèves de l'ISEP :

Le bien commun exige-t-il une redistribution forcée ?

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Par Edward Younkins, professeur à l’ université jésuite de Wheeling , en Virginie occidentale. Traduction Marie-Adeline Rothenburger, Institut Coppet. Le bien commun est l’un des concepts les plus vagues et les plus difficiles à définir de l’histoire de l’humanité. Pour beaucoup, il prime sur les individus et leurs propres intérêts personnels. Quelques uns vont même jusqu’à réifier cette notion abstraite et lui attribuer une existence en tant que telle. Lorsque le bien commun d’une société est ainsi considéré comme transcendant le bien individuel de ses membres, il est généralement perçu comme le bien de la majorité. En politique et en économie, ce terme est d’ailleurs fréquemment utilisé lorsqu’il s’agit de convaincre le peuple à consentir quelques efforts. Le bien commun est alors invoqué en référence à la pauvreté, et a trait aux notions d’égalité et de répartition des richesses. L’expression qui nous intéresse ici est également employée par tous ceux qui désirent imposer d

Réponse à M. de Lamartine. Par Frédéric Bastiat.

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Frédéric Bastiat ne craignait pas le débat avec ses adversaires. Il a beaucoup débattu avec Proudhon mais aussi avec Alphonse de Lamartine, poète et homme politique très en vue à l'époque, comme le montre cette lettre, reproduite sur le site de l'Institut Coppet. A lire ici : http://www.institutcoppet.org/2011/11/29/reponse-a-m-de-lamartine-par-frederic-bastiat/ Lamartine fut élu à l'Académie Française en 1829 et fut député de 1833 à 1851.

Bastiat vivant (2) : L’héritage intellectuel

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Par Damien Theillier* (Voir la première partie : apports conceptuels et actualité ) 2° L'héritage intellectuel Éclipse en France et renaissance aux États-Unis Avec le XXe siècle, la montée du socialisme chez les intellectuels et l’irruption des régimes totalitaires en Europe, la connaissance et la popularité de Bastiat ont disparu en France. Il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour voir réapparaître Bastiat aux États-Unis. Un des artisans de ce renouveau est Ludwig von Mises, qui a fui l’Europe en 1940. Installé à New York, il organise des séminaires qui attirent des esprits remarquables : George Stigler, Milton Friedman, tous deux futurs lauréats du Prix Nobel d’économie, Israël Kirzner, mais aussi des écrivains comme Henry Hazlitt. Ce dernier popularise la pensée de Bastiat à travers son livre L’économie en une leçon . En 1969, Dean Russell publie Frédéric Bastiat : Ideas & Influence, le premier ouvrage entièrement consacré à Bastiat jamai

Du conservatisme moral et culturel

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Cher Kaplan (suite du débat ) J’admets avec toi que la morale a souvent servi de prétexte à des intrusions inadmissibles dans la vie privée des individus. Mais je maintiens qu’il ne peut y avoir de droit sans morale. Un droit purement utilitariste est impossible. Tu reconnais d’ailleurs toi-même que le droit est « un système fondé sur un nombre aussi limité que possible de principe moraux, des idées suffisamment simples et consensuelles pour qu’elles puissent faire l’unanimité ». Cette idée d’un droit naturel comme seule base d’un système juridique me convient parfaitement. Mais entendons-nous sur le concept de morale pour clarifier le débat et là peut-être aurons-nous quelques différents. Qu’est-ce que la morale ? Je considère, avec la tradition occidentale issue de la philosophie grecque, qu’il existe une rationalité morale et que le bien et le mal ne sont pas des notions arbitraires, relatives à l’opinion ou à l’époque. Étant donnée la nature même de l’homme : animal d

De la justification morale de la peine

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Cher Kaplan votre mise au point concernant la philosophie pénale en termes de calcul coût-bénéfice est tout à fait pertinente mais je voudrais y ajouter deux ou trois choses sur lesquelles nous serons peut-être en désaccord. Nous sommes je pense d'accord sur un point : c'est le traitement « social » du crime qui a conduit à diaboliser la dissuasion depuis les années 50. C’est-à-dire l’idée que les causes profondes de la criminalité résideraient dans l’inégalité des revenus et dans les injustices sociales comme le racisme ou la discrimination. Selon ce point de vue "socialisant", les criminels seraient d’abord des victimes. En réalité, comme votre billet tend à le montrer, ce n’est pas la pauvreté qui engendre le crime, c’est l’opportunité d’un gain facile et sans risque. Le comportement criminel est donc une réponse rationnelle à des incitations et des opportunités. La criminalité baisse ou augmente en réponse à ses coûts attendus en termes de probabilité de pu

Bastiat et les choix publics

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Extrait de Logique du libéralisme , de Jacques de Guenin (voir les autres extraits 1 et 2 ) L’État n’est pas une construction divine dotée du don d’ubiquité et d’infaillibilité. C’est une organisation humaine, où les décisions sont prises par des êtres humains comme les autres, ni meilleurs ni pires, eux aussi susceptibles de se tromper. Henri Lepage [1] Une des grandes contributions de l’école néoclassique a été de montrer qu’une économie pouvait très bien fonctionner sans État. Un peu en réaction contre les Keynésiens, l’école autrichienne est allée plus loin en montrant que l’État ne pouvait guère intervenir dans l’économie sans créer de catastrophes, bientôt corrigées par de nouvelles catastrophes. Utilisant l’individualisme méthodologique, elle a décortiqué la genèse des décisions publiques afin de comprendre pourquoi il en était ainsi. Un des premiers à avoir expliqué ce phénomène est le grand Frédéric Bastiat lui-même, et l’on peut trouver dans son œuvr