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Affichage des articles du juillet, 2012

Chrétiens, que faites-vous de vos libertés civiles ?

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Jean-Miguel Garrigues est dominicain, membre de l'Académie Pontificale de Théologie à Rome. En 1995 il a écrit  La politique du meilleur possible - L'Eglise, le libéralisme et la démocratie (introuvable aujourd'hui).  Le livre est très inégal en qualité, certains chapitres portant sur Hayek, par exemple, témoignent d'une ignorance manifeste et d'un réflexe de crispation à l'égard du monde anglo-saxon. Mais à la suite de mon article sur le christianisme et l'antiétatisme , je voudrais toutefois citer quelques extraits qui vont dans le même sens. Contre l'augustinisme politique "J'ai essayé d'expliquer aux catholiques comment l'État libéral s'était progressivement imposé partout en Europe à la suite non pas d'abord de quelque noir complot antichrétien mais comme l'inévitable contre-coup des guerres de religion entre chrétiens. La rupture de la quasi-unanimité religieuse de la chrétienté médiévale avait en effet rendu d

Benjamin Constant, penseur de la liberté sous toutes ses formes

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Benjamin Constant est né en 1767 à Lausanne dans une famille française exilée en Suisse pour échapper à la persécution religieuse. Sa mère meurt à sa naissance. Son père s’occupe de son éducation et l’envoie étudier à Édimbourg ou le jeune Benjamin se familiarise avec l’école écossaise de philosophie et d’économie. Ses professeurs sont Adam Smith et Adam Ferguson. Constant étudie la tradition de l’ordre spontané et il lit Godwin, qu’il traduira plus tard en français. Il écrit : « La France avec l'Angleterre et l'Écosse, a contribué plus que toute autre nation à la théorisation, si ce n'est à la pratique, de la liberté. » À vingt ans, il assiste à la Révolution française. Il fréquente le salon des Idéologues et rencontre Germaine de Staël, fille de Necker le trésorier de Louis XVI, qui deviendra sa muse et sa maîtresse. Il est nommé par Napoléon au Tribunat et joue un rôle politique auprès de lui dans la rédaction d’une constitution républicaine. Mais il devient vite

Les principes philosophiques de la révolution américaine

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En ce 4 juillet 2012, les Américains célèbrent leur Déclaration d'Indépendance, une fête qu'ils appellent "Fourth of July" ou bien encore "Independence Day". Selon cette Déclaration, rédigée par Thomas Jefferson, tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés de certains droits inaliénables (vie, liberté, propriété et recherche du bonheur). Le but d’un gouvernement est uniquement d’assurer ces droits. L’enjeu de l’indépendance était la réaffirmation des principes traditionnels de la citoyenneté britannique. C'est pourquoi la Révolution américaine fut, au sens étymologique, un « retour » à l’héritage des libertés anglaises. Contrairement aux français, les anglais au 18e siècle n’avaient pas d'armée permanente, pas de lettres de cachet, pas d’arrestations arbitraires. Ils avaient leur habeas corpus, leur procès par jury, leur liberté d'expression et de conscience, et leur droit au commerce. La Révolution américaine fut une révolution conserv

Christianisme et antiétatisme

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Pie IX Peut-on être chrétien et antiétatiste en France aujourd'hui ? La question pourrait surprendre un catholique, habitué à une défense traditionnelle de l' É tat par le magistère de l'Eglise. Mais les temps changent.  Et le contexte actuel de la sociale-démocratie oligarchique, oblige à repenser les choses. Il est temps que les catholiques et les chrétiens en général, comprennent que soutenir l' É tat aujourd'hui signifie alimenter le processus même qui les détruit.  A une époque, l' É tat était peut-être la réponse au chaos généré par les guerres et les prédations. Mais surtout, gouverner était une activité privée et l' É tat était la propriété d'une dynastie, qui exerçait la responsabilité à long terme de faire fructifier son royaume. Le roi devait laisser à son successeur un royaume prospère et paisible, dans une logique patrimoniale.  Ce qu'on peut notamment regretter, c'est qu'à cette époque l'État employait souvent son