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Affichage des articles associés au libellé Eichmann

Arendt versus Eichmann : la banalité du mal

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La sortie du film Hannah Arendt sur les écrans français est l’occasion de rappeler le contexte dans lequel émergea le concept aujourd’hui célèbre de « banalité du mal ». En effet, tout le film tourne autour du procès d’Adolf Eichmann, auquel Arendt a assisté en tant que journaliste et qui lui inspira un livre sur ce thème. Eichmann fut un fonctionnaire nazi chargé du transport des juifs lors de la déportation Il fut enlevé par les services secrets israélien, le Mossad, en 1960 en Argentine, où il se cachait. Il fut jugé à Jérusalem, condamné à mort en décembre 1961, et pendu le 31 mai 1962. Eichmann était-il un barbare nazi se cachant derrière un personnage de bureaucrate ? Ou bien au contraire « bureaucrate qui, parce qu’il était bureaucrate, avait atteint ce niveau d’efficacité dans la barbarie » ? Hannah Arendt choisira la seconde hypothèse La défense d’Eichmann a d’abord surpris tout le monde. Il plaida «  Non coupable dans le sens entendu

The experiment : un film choc !

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The Experiment est un film américain réalisé par Paul Scheuring, le réalisateur de la série Prison Break, et sorti directement en DVD aux États-Unis en septembre 2010. Avec Adrian Brody et Forest Whitaker. (Sortie en France depuis peu, voir sur amazon) Le film est un remake d'un film allemand d'Olivier Hirschbiegel, qui est une adaptation du livre de Mario Giordano, Black box, lui-même inspiré de la célèbre « Stanford Prison Experiment ». Cette expérience s'est déroulée en 1971, au département de psychologie de l'Université Stanford, à Stanford (près de Palo Alto), en Californie. Qu'arrive-t-il lorsqu'on place des gens ordinaires dans un contexte violent ? C'est le point de départ de l'expérience . Le premier jour, une authentique solidarité unit les hommes. Ils blaguent entre eux, ils discutent de leurs vies. Toutefois, dès le deuxième jour, un changement perceptible intervient dans leur attitude; l'atmosphère de camp de vacances se transforme gra

La banalité du mal

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Réfugiée aux Etats-Unis pendant la guerre, et donc protégée physiquement, Hannah Arendt eut toutes les audaces intellectuelles, au point d'exaspérer maintes fois la communauté juive. Vivante alors qu'elle pensait devoir être morte, elle stigmatisera l'inaction des Juifs face au génocide, jusqu'à les rendre pour ainsi dire coupables du malheur advenu. Cette morale de combat, qui incluait le refus de toute «victimisation», est omniprésente chez elle. C'est en journaliste que Hannah Arendt assistera en 1961 à Jérusalem, quinze ans après Nuremberg, au procès-spectacle d'Adolf Eichmann, l'ingénieur de la déportation. Ne voyant en lui ni un monstre ni un démon, mais un homme ordinaire, un fonctionnaire inapte à réfléchir à ses actes mais voué à appliquer scrupuleusement les consignes, elle récusera l'idée de mal radical pour conclure à la banalité du mal. Elle pensait que les organisateurs de génocides n'étaient pas pires que d'autres avant eux, mais