Choc ou complémentarité des civilisations ?


L'école de Paris du Management organise Lundi 15 mai 2006 de 19 h à 21 h 30, une conférence-débat avec deux philosophes.

Présentation de la séance

En 1997, l'ouvrage du professeur américain Samuel Huntington Le choc des civilisations fit grand bruit en annonçant pour le XXIe siècle un affrontement durable entre l'Occident et l'Islam. Quelques années auparavant, un autre professeur américain, Francis Fukuyama, dans La fin de l'histoire et le dernier homme avait annoncé le triomphe planétaire du modèle de la démocratie libérale.

Que peut-on dire aujourd'hui du rapport entre les civilisations ? Ce sera le sujet d'un débat entre Bernard Nadoulek et Philippe Nemo. Le premier met en avant dans Qu'est-ce que l'Occident ? l'apport universel des idées nées à Athènes, à Rome, à Jérusalem, et leur épanouissement ultérieur en Occident. Pour le second, sept civilisations - africaine, asiatique, indienne, latine, anglo-saxonne, musulmane et slave - se perpétueront durablement et le retour en puissance des civilisations est peut-être la voie la plus sûre pour évoluer vers des formes d'économie de marché et de démocratie adaptées aux valeurs de chacune des grandes aires culturelles.

C’est en 1977, au lendemain de la publication de son premier livre chez Bourjois, que Bernard Nadoulek fait la connaissance de Michel Foucault et Gilles Deleuze qui l’incitent à entamer des études de philosophie. Après une licence et une maîtrise à Vincennes, il entame un doctorat qui sera interrompu par la maladie et la mort de Gilles Deleuze. Doctorat qu’il a repris plus de vingt ans après sous la direction de Jean-Michel Besnier et sous le titre Civilisations et mondialisation. Dans ce travail, Nadoulek questionne les termes de l’opposition entre l’universalisme et le relativisme qu’expérimentent les sociétés modernes, à l’aide des philosophies de l’histoire issues du siècle des Lumières.

De cette thèse est sorti un livre : L'épopée des civilisations (Eyrolles, mai 2005). L'idée centrale en est que l'histoire n'est pas morte et qu'elle a au contraire un bel avenir. En effet, on assiste au retour en puissance des religions et donc des civilisations. Mais pour l'auteur, les guerres ne se font jamais pour des motifs purement identitaires, les affrontements ethniques ou religieux masquent toujours des enjeux beaucoup plus concrets. Le discours sur les civilisations est le plus souvent utilisé pour justifier l’invasion, la captation de richesses, la domination politique et, surtout, la supériorité du vainqueur. Le péril majeur auquel est confrontée l’humanité n’est donc pas, selon lui, un éventuel «choc des civilisations», mais bien « une guerre des ressources» déjà commencée pour le pétrole.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Rousseau vs Hobbes : le faux duel de la présidentielle

Pourquoi j'enseigne. Voeux à mes élèves.

Peut-on en finir avec les préjugés ?