Alain Finkielkraut, le retour


Après 1 an de silence, le philosophe Alain Finkielkraut, s'exprime sur son rapport aux médias, à Israel, à la politique et à Sarkozy.

Voir ici l'interview

Extraits :

"...J'ai été très sensible aux accents des discours de Sarkozy, à sa capacité d'inscrire la politique dans l'histoire, à conjuguer tous les temps du verbe, le passé de la France, le présent mais aussi le futur. C'était très fort. C'était une manière de nous rappeler que nous ne sommes pas simplement des individus, que nous ne vivons pas que pour vivre, mais que nous nous inscrivons dans un monde, et que ce monde, il nous incombe d'en prendre soin, si possible, avec amour. Donc à cet amour de la haine, précisément, si vivant contre lui, il opposait la politique comme amour du monde, et j'aimais ce choix."

"J'ai aussi pris acte de la haine qui s'était cristallisée dans le mouvement "Tout sauf Sarkozy". Une haine de très mauvais aloi, une haine qui conjuguait un antifascisme déplacé, hors de saison, et un antisémitisme subliminal. Antifascisme déplacé, Sarkozy n'est évidemment pas fasciste. Mais il y a des gens en France qui ne savent entrer en politique que par la porte de la haine. La politique pour eux c'est l'affrontement binaire, c'est la perspective d'un ennemi monstrueux qu'il faudrait terrasser. Lorsqu'on a vu Sarkozy siphonner l'électorat de Le Pen, ces gens-là ne se sont pas réjouits. Ils ont dit que Sarkozy se lepenisait. C'est absurde mais c'est très révélateur d'une composante de la politique française qui remonte à Robespierre. La politique c'est la guerre de l'humanité contre ses ennemis."

"Si un candidat de droite a tenu sur l'école des propos qui m'allaient droit au coeur, ce n'est pas parce qu'il était de droite. C'est parce que la gauche avait complètement délaissé ce terrain. La gauche a choisi la voie de la facilité démocratique, du pédagogisme, de la démagogie sur un certain nombre de questions comme l'école, la sécurité et l'intégration."

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