Conférence de Philippe Nemo à Madrid


Philippe Nemo a prononcé le 9 juillet une conférence à l'université d'été de la FAES à Madrid (Fundación para el análisis y los estudios sociales). Cette fondation espagnole crée en 1989 est présidée par José Maria Aznar.

La Fondation pour l'analyse et les études sociales est une Fondation privée à but non lucratif travaillant dans le domaine des idées et des propositions politiques.
Son but est de créer, de promouvoir et de diffuser des idées fondées sur la liberté politique, économique et intellectuelle. Pour ce faire, FAES organise des forums de discussion, des séminaires, des conférences, des universités d’été et des stages de formation. En outre, la Fondation développe une large activité de relations internationales avec d'autres fondations et think tanks en Europe, aux USA et en Amérique latine, ainsi qu’avec des penseurs et des chercheurs du monde entier.



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Revue de presse de Libertad Digital,
Madrid, le 9 juillet 2008

Le philosophe français Philippe Nemo, auteur du livre : Qu'est-ce que l'Occident ? est intervenu mercredi dans la troisième séance de l’université d’été de la FAES, consacrée au thème : Politiques économiques en temps de crise.

Le philosophe français a revendiqué, dans sa conférence, les racines européennes de la pensée libérale, tout en reconnaissant qu'elle avait trouvé un terrain fertile dans les pays anglo-saxons.


Traduction en résumé :


Selon Philippe Nemo, « tous les pays du monde occidental portent le germe de la démocratie libérale ». Le philosophe français précise, « les pays occidentaux partagent le moule formé par la science grecque et le Droit romain ». Pour Nemo, « il y a trois niveaux dans le libéralisme, engendrant un ordre supérieur et non anarchique : la liberté intellectuelle comme la liberté de la presse ou la liberté d'expression; la liberté économique, qui a ses commencements en Espagne et en Italie; et la liberté politique, pour laquelle le calvinisme hollandais et français ont eu une grande influence. » (…)

Il a rappelé l'importance de l'Espagne dans le surgissement du libéralisme, spécialement sur le terrain économique, avec les apports de l'École de Salamanque, dans laquelle le jésuite espagnol Suárez a brillé.


Selon Nemo, « les nord-américains libéraux reconnaissent la dette de l'Europe. Il ne faut pas avoir honte devant le libéralisme anglo-saxon. Il ne devrait pas y avoir de mur qui empêche de communiquer et de travailler ensemble. »

En ce sens, l'historien a remarqué que « le grand problème politique actuel de l'Europe consiste en ce que les idées libérales progressent dans le monde mais dans des pays comme l'Espagne ou la France, elles sont perçues, à tort, comme des idées anglo-saxonnes difficilement adaptable à nos réalités. »


Le conférencier a souligné enfin l'importance des règles du jeu et de leur application dans une démocratie libérale : « Le libéralisme constitue un échange pacifique et fécond entre les personnes, à la condition que certaines règles soient respectées, de façon à éviter toute position dominante dans cette relation. »




Philippe Nemo a aussi été interviewé dans la Gaceta de los negocios

Traduction de quelques extraits :

« Le christianisme, en refusant le paradis sur terre, est le meilleur antidote à la destruction des utopies. »


« Refuser les racines chrétiennes de l'Europe, c'est comme nier l'Holocauste »


« Il y a eu deux sources d'opposition à la modernité (…) La première est la tentative de droite réactionnaire, et l'autre est la tentative de gauche révolutionnaire. Les deux tentatives ont échoué. L'une d'elle a généré le fascisme et l’autre, le communisme. Ce qui reste? Un modèle libéral. (…) Ceux qui ne veulent pas comprendre ce que je veux dire, continuent de croire que les maux dont nous souffrons pourraient se résoudre avec davantage de socialisme. Mais fondamentalement, il ne fait aucun doute que l'avenir appartient à la démocratie libérale et que les formules à droite comme à gauche ont échoué. »


« J'ai étudié l'origine des idéologies de gauche en France. On pense généralement que leur origine est le marxisme, mais c'est également la franc maçonnerie en tant que laboratoire. Elle relève d'une hérésie du christianisme, une espèce de religion de substitution, qui est commune au socialisme et au marxisme, et que j'appelle millénarisme. C'est une doctrine apparue dans l'Antiquité et au Moyen Age, dérivée d'une lecture littérale de l'Apocalypse, qui pense qu'on peut établir le paradis sur terre pendant mille années…


(…) La gauche est convaincue que nous devons changer l'âme de l'homme et de la société. Que cela engendrera un monde nouveau. Les francs-maçons, en France, visent à détruire la famille. (…) L’idéologie marxiste dit la même chose, en termes socio-économiques. Mais le résultat est le même. La famille naturelle est un obstacle entre l'individu et la société. De là viennent les revendications du mariage gay et du PACS en France. Pour les démocraties libérales, il est essentiel de comprendre que derrière tout cela, il y a un projet destructeur, qui nie tout ce que l'histoire a construit, et qui le fait au nom d'une utopie religieuse. »

Commentaires

Anonyme a dit…
Commentaire édifiant! Je découvre un Philippe Némo que je ne connaissais pas.
A ce libéralisme là je souscris sans hésiter.

S.L

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