3 films randiens

Edité par José Luis Goyena et Alain Laurent, et principalement consacré à la recension critique d’ouvrages récemment parus du point de vue de l’individualisme rationnel (donc dans le sillage d’Ayn Rand et de Jean-François Revel…), LE NOUVEL 1DIVIDUALISTE paraît chaque trimestre sur le site

http://web.mac.com/nouvel1dividualiste

Dans le N°2 – Février 2007 : 3 films randiens :


Le rebelle, tiré du roman d’Ayn Rand « La Source Vive » (The Fountainhead), dont l’auteur elle-même avait signé l’adaptation cinématographique, est désormais disponible en DVD (sous-titres anglais, français et espagnols, plus un documentaire sur le tournage).
Magistralement réalisé par King Vidor en 1949, on retrouve avec plaisir un Gary Cooper admirable dans le rôle d’Howard Roark, auquel Patricia Neal (Dominique Fracon), Raymond Massey (Gail Wynand), Kent Smith (Peter Keating) et Robert Douglas (E. Toohey) donnent la réplique.
Un grand classique sur l’individu, la créativité et sur ses ennemis. Le film n’a pas pris une ride. À voir et à revoir sans modération.
Mon article de 2007 avec la traduction française du discours de Roark
Un article de référence ici 


On peut acheter le film sur amazon (warner home video)

J'ajoute ici une petite présentation de l'histoire :
Ayn Rand est arrivée en Amérique dans l'espoir de devenir scénariste à Hollywood. Elle avait vu des films reflétant l’image d'une Amérique joyeuse, si différente de sa lugubre Union soviétique. Elle a occupé divers emplois dans l'industrie cinématographique dans les années 1920 et 1930. Après des années difficiles elle devint un romancier célèbre. En 1943, The Fountainhead est son premier grand succès littéraire.
C’est le récit d'un architecte qui décide de détruire à la dynamite un projet de logement dont il a conçu les plans. Selon lui, ses droits en tant que créateur avaient été violés par des modifications faites à son insu. Howard Roark, veut faire reconnaître son droit de libre créateur. Traduit devant un tribunal pour y répondre d'une accusation d'asociabilité et de sabotage hostile au sort des masses, il défend sa propre cause dans un plaidoyer retentissant en faveur de l'indépendance individuelle. Le film de King Vidor est une adaptation très réussie de ce roman. Le plaidoyer de Howard Roark est une scène d'anthologie, l'une des plus longues de l'histoire du cinéma américain.






En 2004, Michael Paxton produit et réalisa Ayn Rand, a sens of life, un des meilleurs documentaires de sa catégorie nominé aux Academy Awards. Il y relate les moments les plus importants de la vie et de l’œuvre d’Ayn Rand : enfance en Russie, exil, arrivée à Hollywood, premières œuvres jusqu’à la consécration comme romancière et philosophe, fin de vie (DVD zone 1, version anglaise sans sous- titres).



The Passion of Ayn Rand (1999) relate la passion amoureuse qui unit Ayn Rand et Nathaniel Branden, son disciple de 25 ans son cadet. Adapté du livre de Barbara Branden, réalisé par Christopher Menaul, le film relate la rencontre entre deux couples, ceux formés par Ayn Rand et Frank O’Connor (son mari), et Nathaniel et Barbara Branden, et l’intimité qui se noue entre les protagonistes. Rand, de sa personnalité écrasante, non seulement domine son mari et ses disciples, mais participe, presque malgré elle, à l’instauration de son propre culte. Rand, la championne de l’individualisme ne tolère pas l’individualisme des autres : la dissidence (amoureuse) de Nathaniel Branden ébranle tous les principes de sa rationalité et la fait entrer de plein pied dans ce monde qu’elle s’évertuait à tenir à l’écart, celui des émotions. Tiraillée par ses doutes, sa passion, ses amours, voilà une Ayn Rand plus humaine, bien loin de l’image entretenue par ses épigones.

Helen Mirren (qui vient d’incarner à l’écran la reine d’Angleterre dans The Queen) est extrêmement convaincante dans le rôle d’une Ayn Rand à l’anglais émaillé d’accent russe. Eric Stoltz interprète le jeune et enthousiaste Nathaniel Branden et donne à son personnage toute la mesure de la fascination qu’il éprouvait pour Ayn Rand. Peter Fonda, en Frank O’Connor, joue ce mari amant résigné, déprimé, solitaire, écrasé par la personnalité de sa femme. Le rôle de Barbara Branden, la femme de Nathaniel, fragile et forte, délicate et intelligente, qui devient elle-même en s’affranchissant de la tutelle randienne, est tenu par Julie Delpy, actrice française émigrée aux États-Unis .
(DVD Zone 1 ,Version anglaise sans sous-titres).

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