Chroniques de Las Vegas - Juge Napolitano

Article publié sur 24HGold

L'Amérique a-t-elle encore une Constitution ? C'est la question à laquelle le juge Andrew Napolitano, animateur truculent d’un talk-show sur Fox News, a répondu devant plus de 2000 participants à la FreedomFest à Las Vegas en juillet. (voir mes précédentes chroniques)

Napolitano est un ancien juge de l’État du New Jersey qui anime une émission libertarienne appelée Freedom Watch, diffusée sur la chaine de télévision Fox Business. Ses invités les plus fréquents sont Ron Paul, Peter Schiff et Lew Rockwell. Napolitano est surnommé le « Ayn Rand de Fox News » et a souvent encouragé ses téléspectateurs à la lecture de Friedrich Hayek, Milton Friedman et Ludwig von Mises.

La thèse qu’il a défendue à la FreedomFest est que les deux partis piétinent la Constitution fréquemment. Napolitano n’a épargné ni les républicains ni les démocrates. « Il n’y a pas deux partis dans notre pays, il n’y a qu’un seul parti : le parti de l’étatisme (big government). Les démocrates et les républicains ne sont chacun qu’une aile de ce parti » » a-t-il dit. « D’un côté, a-t-il ajouté, les républicains aiment les guerres, les impôts, les agressions contre les libertés civiles. De l’autre côté, les démocrates aiment la guerre, les impôts, les déficits et les agressions contre les libertés économiques ». Selon lui, le problème à Washington DC aujourd'hui, c’est un manque de candidats prêts à s’engager en faveur des principes de la liberté et du libre marché.

Le juge Napolitano s’en est pris alors au Patriot Act, la loi antiterroriste adoptée après les attentats du 11 septembre 2001, que les parlementaires républicains voulaient enchâsser de façon permanente. Les fouilles et les saisies ordonnées par ceux qui sont censés nous protéger ne sont pas légitimes. La tâche du président américain, a-t-il déclaré, est d'assurer notre sécurité. « Mais s'il nous rend esclaves pour notre sécurité, il ne fait pas son travail ». Pour l’orateur, la suppression des libertés dans le but de préserver la sécurité est en opposition directe avec les principes fondateurs de la république américaine et il a fustigé le parti républicain pour cette politique.

Il a également défendu l’idée philosophique que les droits naturels proviennent de notre condition d’être humain et non du gouvernement. Dans de nombreux pays, les droits sont accordés par la loi, selon le bon vouloir des gouvernants, pas en Amérique. C'est l'un des éléments différenciateurs de l'expérience démocratique américaine.

Un interlocuteur de l'auditoire lui a demandé s'il envisagerait de briguer la présidence. Il a répondu non, catégoriquement. Un autre lui a demandé qui, des candidats à la présidentielle, pourrait le nommer à la Cour suprême. Il a répondu que c'était aux candidats eux-mêmes de se prononcer.

Il a terminé sur une note d'espoir. « Aussi longtemps que nous aurons la liberté au cœur, a-t-il dit, nous ne serons pas sous la tyrannie ». Parmi les orateurs de la journée, Napolitano a reçu les applaudissements les plus nourris.

Chroniques de la Freedom Fest à Las Vegas par Damien Theillier, juillet 2011


A voir : Le juge Napolitano était l'invité de Jon Stewart sur Comedy Central la semaine dernière. Un débat passionnant en 3 parties :




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