Livres à lire pour commencer en philosophie (1)


Pour commencer, voici deux livres parfaits. Lire le livre de J. Hersch à partir du Moyen-Age, après avoir lu le Pierre Hadot.


Extrait de Pierre Hadot :

« J’ai l’intention de montrer dans mon livre la différence qui existe entre la représentation que les anciens se faisaient de la philosophie et la représentation que l’on s’en fait de nos jours, habituellement, de la philosophie, tout au moins dans l’image qui est donnée aux étudiants à cause des nécessités de l’enseignement universitaire. Ils ont l’impression que tous les philosophes qu’ils étudient se sont tour à tour évertués à inventer, chacun d’une manière ou d’une autre, l’univers, ou tout au moins, s’il s’agit de philosophes contemporains, qu’ils ont cherché à élaborer un discours nouveau sur le langage. De ces théories que l’on pourrait appeler de la « philosophie générale », découlent, dans presque tous les systèmes, des doctrines ou des critiques de la morale qui tirent en quelque sorte les conséquences, pour l’homme et pour la société, des principes généraux du système et invitent ainsi à faire un certain choix de vie, à adopter une certaine manière de se comporter. Le problème de savoir si ce choix de vie sera effectif est tout à fait secondaire et accessoire. Cela n’entre pas dans la perspective du discours philosophiques.

Je pense qu’une telle représentation est une erreur si on l’applique à la philosophie de l’antiquité. Evidemment, il ne s’agit pas de nier l’extraordinaire capacité des philosophes antiques à développer une réflexion théorique sur les problèmes les plus subtils de la théorie de la connaissance ou de la logique ou de la physique. Mais cette activité théorique doit être située dans une perspective différente de celle qui correspond à la représentation courante que l’on se fait de la philosophie. Tout d’abord, au moins depuis Socrate, l’option pour un mode de vie ne se situe pas à la fin du processus de l’activité philosophique, comme une sorte d’appendice accessoire, mais bien au contraire, à l’origine, dans une complexe interaction entre la réaction critique à d’autres attitudes existentielles, la vision globale d’une certaine manière de vivre et de voir le monde, et la décision volontaire elle-même ; et cette option détermine ainsi jusqu’à un certain point la doctrine elle-même et le mode d’enseignement de cette doctrine. Le discours philosophique prend donc son origine dans un choix de vie et une option existentielle et non l’inverse ».

Après quelques repères d'histoire de la philosophie, on peut lire ces trois livres d'Alain qui couvrent la plupart des thèmes classiques de la philosophie. Par ailleurs Alain est l'un des meilleurs pédagogues de la philosophie que je connaisse, doublé d'un non-conformiste, très attaché à sa liberté intellectuelle. On n'en ressort pas indemne.



Mais il faut toujours revenir aux Anciens ! Ils avaient compris, comme le montre Pierre Hadot, que si la philosophie n'est pas est une médecine de l'âme elle ne vaut pas une heure de peine...










Je recommande l'excellente petite collection Mille et une Nuits à 4 ou 5 euros  le volume.
Et voici quelques modernes :





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