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Huntington vs Fukuyama. Retour sur le choc des civilisations.

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Le 4 février dernier, nous avons assisté à une nouvelle controverse à propos des civilisations. Lors d'un colloque organisé par le syndicat étudiant de droite Uni, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait déclaré : « Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique. » Pour certains, la comparaison des civilisations est synonyme de hiérarchisation des peuples. Un discours inacceptable. Pour d’autre, le fait de mettre toutes les civilisations sur un même pied d’égalité est synonyme de relativisme. Tout aussi inacceptable. Peut-on sortir de l’opposition entre un universalisme occidental, aveugle à la richesse variée des culture

Aristote, père du droit naturel

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Par Damien Theillier En cette période de débat électoraux, de slogans et de petites phrases, il nous paraît salutaire de rappeler, avec les penseurs du droit naturel, que la politique n’est pas le tout de la vie en société. Elle n’est ni un commencement, ni une fin. Avant la politique, il y a des individus qui s’associent pour rechercher leur subsistance en même temps que leur bonheur. Et s’ils ont recours à la force du gouvernement, c’est pour protéger ce qui leur appartient : leur vie, leur liberté et leurs biens. Mais le politique ne dispose pas de la propriété des individus, il est à leur service. Or c’est précisément ce qu’affirme la théorie du droit naturel, formulée d'abord par Arisote. Il affirme qu’il y a un contenu dans tout système juridique qui ne dépend pas de la volonté du législateur et qu’il y a donc des règles qui s’imposent au législateur. Est dit de droit naturel ce qui est universellement valide, en tout lieu et en tout temps. Est dit de droit positif c

Le "Very Best Of" de Frédéric Bastiat est arrivé !

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Le "Very Best Of" à télécharger (bientôt en librairie) Pour en savoir plus sur la campagne Bastiat2012 : Bastiat 2012 en 5 questions Les affiches de campagne Au passage, c'est l'occasion de découvrir le Bastiat américain (qui se revendique lui-même de l'héritage du Français) : La revanche du libéralisme classique (article paru dans Le Monde) Ron Paul : le Prophète (traduction d'un article du Time Magazine) La France pour Ron Paul 2012  (le site) Vidéos sous-titrées sur Youtube

Affaire Vanneste. Qu'est-ce que la tolérance ?

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Un très bon article sur le sujet dans Contrepoints :  Que penser de la dernière affaire Vanneste ? Extrait : "D’abord qu’est-ce que la tolérance ? On dirait bien que la tolérance a disparu du débat ou plutôt qu’elle a été vidée de son contenu. La tolérance c’est vivre avec l’autre tel qu’il est, quoiqu’on désapprouve ce qu’il pense, ce qu’il croit, ou ce qu’il fait. Il est curieux d’avoir à rappeler que la tolérance n’a de sens qu’envers ce qu’on désapprouve. Si une personne désapprouve l’homosexualité, elle peut être tolérante ou non, si elle approuve l’homosexualité, elle n’est ni tolérante, ni intolérante : sa tolérance n’a pas d’objet. Ensuite la tolérance, ce n’est pas seulement dire « non à l’homophobie », qui évoque un peu le fameux « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », la tolérance c’est tout à la fois admettre que des personnes désapprouvent l’homosexualité et admettre que des personnes soient homosexuelles. Lorsque Christian Vanneste critique l’ho

Voltaire et l'éloge du luxe (réponse à Rousseau)

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( Voir l'article sur Rousseau et la condamnation du luxe ) A gauche comme à droite, certains candidats à la présidentielle nous ressortent une vieille recette fiscale : le relèvement de la TVA au taux majoré (33,3 %) des biens ou produits de luxe : caviar, parfumerie, perles fines et pierres précieuses, fourrures etc. Passons sur l’aberration fiscale d’une telle mesure, aux effets pervers bien connus. La querelle du luxe est bien plus qu’un débat sur le commerce et la richesse. C’est une querelle philosophique à propos des sciences, des arts et du progrès en général.  La question philosophique sous-jacente est de savoir si les progrès de la technique et de l’industrie contribuent au bonheur et au bien-être de l’homme ou au contraire à sa perte. La frugalité est-elle une vertu et le luxe un vice ? Le luxe dispose-t-il à la corruption des mœurs ou bien au contraire adoucit-il les mœurs ? Au XVIIIe siècle, Voltaire et Rousseau se sont vigoureusement opposés sur cette qu

Réponse à Comte-Sponville et Onfray sur le capitalisme

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A la suite du débat entre Michel Onfray et André Comte-Sponville , j'aimerais proposer une synthèse. Le capitalisme est-il moral ? La thèse d'ACS est que le capitalisme est amoral. MO soutient que le capitalisme est immoral. Je ne suis pas complètement d'accord avec ACS et un peu d'accord avec MO. Selon moi, le capitalisme peut être dit 1° amoral, 2° moral et 3° immoral, sous trois rapports différents bien entendu. 1° Le capitalisme est amoral. En tant que théorie économique, le capitalisme peut être entendu comme une description des mécanismes de la production et de la division du travail, dans le contexte d'une économie de marché, fondée sur la propriété des moyens de production et le salariat. Une théorie descriptive n'a pas à être morale ou immorale, elle décrit les causes et les effets et elle peut seulement être dite vraie ou fausse, point. De ce point de vue, ACS a raison de dire que seuls des individus, sujets de droits et de devoirs, sont mora

Débat : le capitalisme est-il moral ?

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Ce débat me parait être un bon point de départ pour une réflexion de fond. Il présente deux thèses opposées. Je prétends pour ma part qu'il en existe une troisième, la synthèse ! Mais commençons par la thèse et l'antithèse. Présentation de Jean-Louis Servan-Schreiber Le capitalisme a toujours été critiqué. Ça ne l’a pas empêché de survivre et de prospérer. La première critique du capitalisme a été celle de l’Eglise au cours du XIXe siècle. C’est aussi au XIXe siècle, vers 1848, que Marx a rédigé Das Kapital, première contestation radicale du capitalisme.  Aujourd’hui, début du XXIe siècle, le fonctionnement capitaliste est critiqué à trois niveaux : par les consommateurs, c’est une critique d’ordre pratique sur la qualité des produits et les prix ; par les actionnaires, ce sont des critiques financières, plus récentes mais qui enflent désormais avec les scandales financiers à répétition ; par les altermondialistes, qui le remettent violemment en cause mais,