Le share du dimanche : Jacques Ellul, une lumière en temps de crise

Vous ne connaissez sans doute pas Jacques Ellul. Il fut professeur de droit à l'université de Bordeaux dans les années 60-70. Il est aujourd'hui très traduit en anglais et intéresse beaucoup les milieux alter/libertaires/écolo à la José Bové. Bien sûr, ces milieux gauchistes ont tous en commun un anti-libéralisme primaire. Mais Ellul est un grand penseur, profond et pertinent, très au-dessus des classifications simplistes et des récupérations. Chacun peut y trouver matière à réflexion. Personnellement, sa critique des illusions politiques m'a séduit. J'aurai l'occasion d'y revenir bientôt. 

« Néanmoins, si l’on ne peut plus envisager de révolution, "la révolte est encore possible". Dans la société technicienne, l’homme est encore apte à la révolte, au refus viscéral et spontané de ce qu’on lui impose, même s’il n’y a aucun ennemi aisément identifiable. Les modèles passés n’ont plus la moindre utilité, le seul lieu révolutionnaire sera la conscience individuelle : La nouveauté totale de la société technicienne rend le cheminement de la révolution totalement nouveau. Repartir de rien, c’est-à-dire de l’individu. Hors de ce point de départ, tout est vain. (...) Il faut bien se convaincre que rien ne sera gagné par quelque automaticité de lois de l’histoire ou de l’évolution, que nous ne sommes pas déjà engagés sur une voie révolutionnaire à suivre jusqu’au bout. Il faut l’ouvrir. Et je suis donc convaincu que si difficile que ce soit, ce n’est pas absolument impossible tant qu’un homme libre existe encore. » De la révolution aux révoltes (1972)

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