Nietzsche contre Michel Onfray
Onfray mieux de se taire
Prenons un exemple. Michel Onfray se réclame de l'anarchisme. Hélas, loin de souhaiter le déperissement de l'Etat, ce dernier demeure pour lui au contraire un levier essentiel pour déchristianiser le savoir et la culture. Il veut faire de l'Etat le propagateur d'une doctrine officielle : l'athéisme. On n'est pas très loin de l'Union Soviétique avec sa religion de substitution.
Penchons-nous maintenant sur la manière dont l’auteur utilise Nietzsche dans son livre. Onfray prétend s’inspirer de Nietzsche pour opposer un paganisme admirable et un christianisme porteur de toutes les tares, ou un polythéisme tolérant, humaniste et un monothéisme impérialiste et fanatique. Bizarrement, Onfray oublie de rappeler l’immense admiration que Nietzsche portait à Pascal et le fait que sa critique des religions vise la morale platonico-chrétienne plus que le christianisme lui-même puisque Jésus et son message sont toujours épargnés.
Quelle est la signification véritable du fameux mot de Nietzsche dans le Gai Savoir :
Dans les lignes qui suivent, Nietzsche poursuit :
On pourrait prendre un autre exemple. Onfray prétend qu'Hitler est un disciple de Saint Jean et que le christianisme est la matrice du nazisme. Mais les propos d'Hitler sur le christianisme (même si Hitler était effectivement d'origine catholique) sont sans ambiguïté. Voici quelques paroles du dictateur citées par Martin Bormann (1) :
L’an dernier nous avions eu droit au succès du Da Vinci Code, concentré d’élucubrations faussement présentées comme vérités historiques. Le roman fonctionnait principalement à partir de la théorie du complot : l’Eglise catholique nous aurait toujours menti sur la véritable histoire de Jésus et sur sa descendance. Jésus était marié à Marie-Madeleine, ils auraient eu des enfants et les rois carolingiens seraient issus de cette union… On croyait avoir atteint le tréfonds de la bêtise. Et bien non !!
Cette année, le prix Nobel du délire mythomaniaque revient à Michel Onfray.
Quelques perles :
Cette année, le prix Nobel du délire mythomaniaque revient à Michel Onfray.
Quelques perles :
Son livre se présente comme un traité de philosophie athée : « Traité d’athéologie » ! Il s’avère n’être rien d'autre qu’un vulgaire pamphlet anti-religieux, bourré d’erreurs, de falsifications et de contrevérités. Onfray est un spécialiste des procédés intellectuels douteux : démagogie, caricature, arguments ad hominem, fausses analogies… Son livre est une enfilade de sophismes.Les religions, surtout les monothéismes, seraient animées par « une pulsion de mort généalogique », elles auraient en commun « la haine de la raison et de l’intelligence ». Jésus est traité « d’ectoplasme », la patristique de « bouillie patrologique ». Saint Paul nous est présenté comme le prototype du « malade, misogyne, masochiste », il est traité d’« apôtre hystérique ».
Prenons un exemple. Michel Onfray se réclame de l'anarchisme. Hélas, loin de souhaiter le déperissement de l'Etat, ce dernier demeure pour lui au contraire un levier essentiel pour déchristianiser le savoir et la culture. Il veut faire de l'Etat le propagateur d'une doctrine officielle : l'athéisme. On n'est pas très loin de l'Union Soviétique avec sa religion de substitution.
Penchons-nous maintenant sur la manière dont l’auteur utilise Nietzsche dans son livre. Onfray prétend s’inspirer de Nietzsche pour opposer un paganisme admirable et un christianisme porteur de toutes les tares, ou un polythéisme tolérant, humaniste et un monothéisme impérialiste et fanatique. Bizarrement, Onfray oublie de rappeler l’immense admiration que Nietzsche portait à Pascal et le fait que sa critique des religions vise la morale platonico-chrétienne plus que le christianisme lui-même puisque Jésus et son message sont toujours épargnés.
Quelle est la signification véritable du fameux mot de Nietzsche dans le Gai Savoir :
« Dieu est mort et c’est nous qui l’avons tué » ?Cette formule ne dit pas que Dieu n’existe pas (athéisme) mais elle dit simplement que la foi en Dieu est morte (incroyance), que les hommes ont perdu la foi. Ce n’est pas Dieu qui meurt, proposition absurde et contradictoire, c’est la foi en Dieu qui s’éteint. Mais de quel Dieu parle-t-il ? Du Dieu de Luther, celui que son éducation religieuse lui avait inculqué ? Du Dieu des philosophes, de Platon ou de Kant ? N’est-ce pas une image déformée de Dieu qui est morte ?
Dans les lignes qui suivent, Nietzsche poursuit :
« Comment nous consolerons-nous, nous, meurtriers entre les meurtriers ! Ce que le monde a possédé de plus sacré et de plus puissant jusqu'à ce jour a saigné sous notre couteau; qui nous nettoiera de ce sang ? Quelle eau pourrait nous en laver ? Quelles expiations, quel jeu sacré seront nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte est trop grande pour nous. »Ce que nous dit ici le philosophe c’est que nous aurons à payer pour ce meurtre. L’homme affronté au vide de Dieu sera tenté de se diviniser, de s’idolâtrer. Ou bien il se précipitera dans une agitation furieuse, semblable au divertissement pascalien.
On pourrait prendre un autre exemple. Onfray prétend qu'Hitler est un disciple de Saint Jean et que le christianisme est la matrice du nazisme. Mais les propos d'Hitler sur le christianisme (même si Hitler était effectivement d'origine catholique) sont sans ambiguïté. Voici quelques paroles du dictateur citées par Martin Bormann (1) :
"Le christianisme est une rébellion contre la loi naturelle, une protestation contre la nature. Poussé à sa logique extrême, le christianisme signifierait la culture systématique de l'échec humain. "
"Mais il n'est pas question que le national-socialisme se mette un jour à singer la religion en établissant une forme de culte. Sa seule ambition doit être de construire scientifiquement une doctrine qui ne soit rien de plus qu'un hommage à la raison. "
"Il n'est donc pas opportun de nous lancer maintenant dans un combat avec les Eglises. Le mieux est de laisser le christianisme mourir de mort naturelle. Une mort lente a quelque chose d'apaisant. Le dogme du christianisme s'effrite devant les progrès de la science. La religion devra faire de plus en plus de concessions. Les mythes se délabrent peu à peu. Il ne reste plus qu'à prouver que dans la nature il n'existe aucune frontière entre l'organique et l'inorganique. Quand la connaissance de l'univers se sera largement répandue, quand la plupart des hommes sauront que les étoiles ne sont pas des sources de lumière mais des mondes, peut-être des mondes habités comme le nôtre, alors la doctrine chrétienne sera convaincue d'absurdité. "
"Tout bien considéré, nous n'avons aucune raison de souhaiter que les Italiens et les Espagnols se libèrent de la drogue du christianisme. Soyons les seuls à être immunisés contre cette maladie. "
Au final, Michel Onfray nous offre un discours dogmatique et haineux. Il distille des thèses faciles mais fausses sur un ton péremptoire. Il sait que son public est ignorant, sous cultivé, crédule.
Heureusement, quelques livres intelligents viennent de sortir pour répondre aux âneries de ce sophiste graphomane. (Michel Houellebecq, dans son dernier livre le qualifie de « graphomane indigent ») :
L'anti-traité d'athéologie, le système Onfray mis à nu, de Matthieu Baumier.
Presses de la Renaissance, 243 p., 17 EUR. (L'auteur réfute point par point la thèse développée par Michel Onfray. Il démontre l'imposture intellectuelle du système Onfray, soulignant son aveuglement militant, sa mauvaise foi et ses approximations.)
Dieu avec esprit, réponse à Michel Onfray, d'Irène Fernandez.
Philippe Rey, 158 p., 14 EUR. (En sa qualité de philosophe, agrégée de philosophie et ancienne élève de l'ENS et de théologienne, elle pointe les erreurs historiques et philosophiques et fait la démonstration que les trois religions monothéistes ne sont pas des autodafés de l'intelligence, mais reposent au contraire sur une alliance de la foi et de la raison.)
Le nouvel antichritianisme, de René Rémond, entretiens avec Marc Leboucher.
DDB, 150 p., 18 EUR. (L'ancien professeur à l'IEP de Paris s'indigne de la haine anti-catholique qui ressurgit à la faveur d'une inculture généralisée)
A lire en ligne :
Philippe Capelle, doyen de la faculté de philosophie et directeur du laboratoire de philosophie de la religion à l’Institut catholique de Paris réagit dans un article critique.
Une recension du livre d'Onfray dans la revue Esprit et Vie
Paul Valadier, jésuite et professeur de philosophie a écrit sur Nietzsche et l’avenir de la religion
(1) Adolf Hitler, libres propos sur la guerre et la paix, recueillis sur l’ordre de Martin Borman, Paris, Flammarion, vol 1, 1952, vol 2, 1954. (Notes de juillet 1941 à juin 1942)
Heureusement, quelques livres intelligents viennent de sortir pour répondre aux âneries de ce sophiste graphomane. (Michel Houellebecq, dans son dernier livre le qualifie de « graphomane indigent ») :
L'anti-traité d'athéologie, le système Onfray mis à nu, de Matthieu Baumier.
Presses de la Renaissance, 243 p., 17 EUR. (L'auteur réfute point par point la thèse développée par Michel Onfray. Il démontre l'imposture intellectuelle du système Onfray, soulignant son aveuglement militant, sa mauvaise foi et ses approximations.)
Dieu avec esprit, réponse à Michel Onfray, d'Irène Fernandez.
Philippe Rey, 158 p., 14 EUR. (En sa qualité de philosophe, agrégée de philosophie et ancienne élève de l'ENS et de théologienne, elle pointe les erreurs historiques et philosophiques et fait la démonstration que les trois religions monothéistes ne sont pas des autodafés de l'intelligence, mais reposent au contraire sur une alliance de la foi et de la raison.)
Le nouvel antichritianisme, de René Rémond, entretiens avec Marc Leboucher.
DDB, 150 p., 18 EUR. (L'ancien professeur à l'IEP de Paris s'indigne de la haine anti-catholique qui ressurgit à la faveur d'une inculture généralisée)
A lire en ligne :
Philippe Capelle, doyen de la faculté de philosophie et directeur du laboratoire de philosophie de la religion à l’Institut catholique de Paris réagit dans un article critique.
Une recension du livre d'Onfray dans la revue Esprit et Vie
Paul Valadier, jésuite et professeur de philosophie a écrit sur Nietzsche et l’avenir de la religion
(1) Adolf Hitler, libres propos sur la guerre et la paix, recueillis sur l’ordre de Martin Borman, Paris, Flammarion, vol 1, 1952, vol 2, 1954. (Notes de juillet 1941 à juin 1942)
Commentaires
Des articles qu'écrit Michel Onfray, il en ressort pour moi que cet auteur tend plus vers la haine du christianisme que vers l'athéisme.
"Le christianisme a déconsidéré l’amitié, vertu trop aristocratique et exagérément élective, pas assez amour du prochain à la sauce guimauve."
Il a donc écrit un livre pour transmettre sa haine des valeurs chrétiennes en le faisant passer pour un traité philosophique. Mais la philophie se trouve dans la vérité et non dans les sentiments (ce n'est pas Aristote qui dira le contraire...) .
En résumé cet écrivain n'est bien qu'un sophiste de plus qui utilise les figures de rhétorique pour impressioner ses lecteurs. Le plus affligeant reste sans conteste la médiatisation dont il bénéficie. Son style est aggresif et sans concession, ce qui lui attire les faveurs de la presse et du public, et tout ceci n'est pas sans rappeler les sophistes de l'Antiquité qui charmaient les foules par leurs discours sur la rhétorique. Nous attendons donc désormais le Socrate moderne qui viendra réfuter publiquement les sophistes de notre société.
Je ne m'oppose jms à une critique, quans bien même elle toucherais une religion et moi même, je n'hésite pas à remettre en cause les discours simplificateurs que certains dinitaires religieux ont pu tenir envers M.Onfray, dès lors qu'ils se limitent à une critique dogmatique et non argumentative.
Si on peut facilement ne pas être entiérement d'accord avec les critiques exposées sur ce site, on ne peut cpdt pas douter du caractére argumentatif dont je parlais tout à l'heure.
Votre commentaire, au contraire, se limite à l'usage du sarcasme facile et haineux, caricaturant chacun des points abordés ds l'article initial. Si c'est ça l'athéiste militant, alors pour rien au monde (même si le matérialisme atteind son apex), je ne serais athée.
PS: grande preuve d'ouverture au débat que d'accepter de publier des commentaires de cette qualité. (même si dans le fond, vous savez que ce genre de féministe frustrée vous sert...)
c'est-à-dire l'opposé de la foi..
en ce qui concerne le traité d'athéologie, il faudrait penser à le lire à l'occasion : Michel Onfray ne dit pas que Jésus (l'homme) n'a jamais existé, il dit que cette question n'est pas pertinente..
http://isabelledescharbinieres.hautetfort.com/archive/2009/08/03/nietzsche-une-idole-crepusculaire.html
Avec un livre. Bonne lecture. Abd El Salam Al Franssy.