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Encore le darwinisme

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Sur la question controversée des rapports entre science et croyance, il faut signaler l'excellent article publié dans Le Monde le 22 février par une quinzaine de grands savants, dont plusieurs prix Nobel. En pleine polémique sur l'Intelligent Design ( voir mon article ), cette mise au point est très éclairante. Elle consiste d'une part à refuser l'amalgame entre créationnisme et hypothèse de facteurs internes à l'évolution (qui remet en cause en partie le darwinisme). J'ai déjà eu l'occasion de dire clairement mon rejet du créationnisme, théorie irrationnelle qui confond la Bible avec un traité d'astrophysique et ignore la règle d'interprétation des Ecritures. Mais les fanatiques du darwinisme n'hésitent pas à taxer de créationnisme toute tentative de réfutation scientifique de leur propre théorie. D'autre part, l'article dénonce un autre amalgame, celui consiste à confondre le mouvement de l'Intelligent Design avec "les découver

Fukuyama et la fin de l'histoire

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Aujourd'hui, tout le monde a entendu parler de Francis Fukuyama et La Fin de l'Histoire est devenu un best-seller traduit dans le monde entier. Pour découvrir ce penseur, voici une interview réalisée juste après les attentats du 11 septembre, le 13 décembre 2001. Le Nouvel Observateur. – Guerre de religion, fracas des cultures, choc des civilisations : la vision pessimiste de Samuel Huntington, votre grand rival, semble se confirmer... Francis Fukuyama. – Huntington a été mon professeur à Harvard. J’ai du respect pour lui. Est-il fondé à dire que les lignes de fracture passent plus par les cultures ou les religions que par les idéologies ? Je ne sais pas. Mais il a raison de douter de l’attraction des valeurs occidentales et sur le fait que le reste du monde hésite à les adopter automatiquement. Les Etats-Unis font ce constat avec le rejet de certaines de leurs valeurs par le monde musulman, à travers leur difficulté à assimiler de nouvelles vagues d’immigrants qui, ref

American vertigo, BHL et Fukuyama

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American Vertigo, le dernier livre de Bernard-Henry Lévy est sorti aux USA. Il sera en vente chez nous au mois de mars. Ce livre fait suite aux articles publiés l'an dernier dans le magazine The Atlantic Monthly , qui lui avait demandé de reprendre, plus de 170 ans plus tard, le voyage en Amérique de Tocqueville ( voir mon article du mois d'août ). Sur les routes de l'Amérique, BHL a également été suivi par une équipe de tournage, car son voyage deviendra un documentaire. "Ce n’est pas un livre de philosophie, indique BHL, puisque c’est du journalisme, c’est de la littérature, il est drôle - j’espère que vous rirez parfois. Mais c’est un travail philosophique malgré le fait d’être journalistique, comique, et ainsi de suite. C’est un geste philosophique." Selon Richard Hétu, correspondant à New-York, qui a lu le livre, American Vertigo se veut un livre anti-anti américain . Son auteur combat ainsi certains " mythes " et " clichés " entretenus

Relire Aron : un antidote pour une société démocratique en mal d’elle-même.

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Nous venons de célébrer le centenaire de la naissance de Raymond Aron, 1905-2005 (cf. mon article ). Après les publications et colloques, plutôt discrets en France, signalons la parution en DVD des entretiens du Spectateur engagé en 1981 avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton. A voir en DVD : 1° La France dans la tourmente (1930-1947) (52 min) 2° Démocratie et totalitarisme (1947-1967) (52 min) 3° Liberté et raison (1968-1981) (52 min) A lire en poche : Raymond Aron, Le Spectateur engagé. Entretiens avec Jean-Louis Missika et Dominique Wolton, Le Livre de Poche (Sciences politiques), Janvier 2005, 465 p., 8.50 €, Pierre Robert, professeur en classe préparatoires aux grandes écoles au lycée Franklin, a prononcé une conférence d'introduction à la vie et l'oeuvre de Raymond Aron le 22/11/2005, au cours d'une soirée du Centre Culturel Franklin. Il m'a aimablement autorisé à la publier in extenso ici (j'ai conservé le style oral) : I - Le parcours II - Ce que R. Aro

René Girard sous la coupole

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Un philosophe vient d'entrer à l'Académie française. Il y a été reçu ce jeudi 15 décembre au 37e fauteuil, celui dont le second titulaire fut Bossuet. Officiellement, René Girard fut professeur de littérature française et de civilisation mais sa compréhension novatrice du désir, de la violence et du religieux en fait l'un des grands philosophes de ce temps. Reconnu tout d’abord comme un théoricien original de la littérature avec un essai remarqué (Mensonge romantique et Vérité romanesque, 1961) qui proposait notamment une lecture de Dostoïevski entre stylistique et psychanalyse, René Girard allait développer dans ses livres suivants (La Violence et le Sacré, 1972; Des choses cachées depuis la fondation du monde, 1978; Le Bouc émissaire, 1982) une analyse du phénomène de la violence par le désir mimétique, c'est-à-dire le désir par deux sujets d'une même chose. Quand le désir mimétique intervient, la violence émerge immanquablement, il s'agit d'un mécanism

Une interview TV de Dantec

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Maurice G. Dantec a accordé le 3 novembre 2005 une interview à la TV quebecoise sur le thème de la guerre civile dans les banlieues françaises : Cliquez ici (faire un clic droit et "enregistrer la cible sous") Maurice G. Dantec a quitté la France pour le Quebec il y a une dizaine d'années après l'agression de sa femme en banlieue parisienne. Mais il précise : « Je cherchais une porte de sortie depuis plusieurs années. Il y avait la violence urbaine qui me dérangeait, mais aussi, tout le contexte général : je sentais que la France allait mourir en tant que nation, qu'elle était en train de programmer son déclin. Je voyais la France s'enfoncer dans un marasme économique, politique, social. Et en même temps, il y a cette langue de bois très française qui fait que vous ne pouvez pas dire les choses sans vous faire traiter d'islamophobe ou de raciste. » Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Dantec est un auteur prolifique et talentueux de thrillers, d

L'école selon Jacqueline de Romilly

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Jacqueline de Romilly s'exprime aujourd'hui dans Le Figaro (Propos recueillis par Marie-Laure Germon [08 décembre 2005] " Je regrette que l'on n'oeuvre pas suffisamment pour ce qui développe la formation de l'esprit par la culture, par les textes et l'intimité avec les grands auteurs, perdant ainsi un contact précieux avec ce que les autres ont pensé avant nous. " Extraits : Diriez-vous que l'enseignement actuel est en partie responsable de l'effondrement du sens civique ? J'en suis convaincue et cela me préoccupe beaucoup. On en voit d'ailleurs les résultats tous les jours et qui ont même culminé en crises graves, telles celles traversées dans nos banlieues. Mais je veux croire que ces tensions répétées sauront engager un sursaut. Au plan pédagogique, je distinguerais deux éléments cardinaux qui nous font actuellement défaut : tout d'abord, la qualité de l'atmosphère des classes où l'on apprenait le goût du travail bien fa