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Affichage des articles associés au libellé démocratie

Platon, les Simpson et la démocratie

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La philosophie nous permet de mieux comprendre le monde actuel : tel est un des arguments les plus souvent évoqués par les professeurs de philosophie pour justifier l'enseignement de leur matière. Le Devoir (quotidien québecois) leur a lancé un défi, à l'hiver dernier : décrypter une question d'actualité à partir des thèses d'un grand penseur. Régulièrement, je publierai des extraits du «Devoir de philo» d'un professeur. À chacun de l'évaluer... Neil Kennedy, est l'auteur de ce premier Devoir de philo. Il est doctorant en philosophie à l'Université de Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) et à l'Université du Québec à Montréal. (Extrait de Le Devoir du samedi 21 et du dimanche 22 octobre 2006) Il y a 2400 ans, un illustre Athénien rentrait chez lui. Cet homme, connu pour savoir qu'il ne savait rien, connu pour avoir préféré la mort par la ciguë à l'exil, s'engageait sur le chemin du retour lorsqu'il fut interpellé par Polémarque: «Socrate, vou

De la démocratie en Occident

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En cette période électorale, rien ne vaut une petite revue de citations sur la démocratie. Bien entendu, je garde le meilleur pour la fin... JACQUES ELLUL : ... « Tout cela, c'est le spectacle, l'apparence sans racine, le jeu... La scintillation du petit écran fixe définitivement l'attention de l'individu sur le spectacle, et l'empêche par là même de chercher au-delà, et derrière, de se poser la question de la réalité du pouvoir » (1)... ... « Ce que l'on nous propose là, c'est en réalité la démocratie de propagande, celle où le citoyen ne décide plus rien parce qu'il est intégré dans une masse fortement organisée, manipulée par la propagande, et qu'il se borne à adhérer avec enthousiasme à toutes les décisions prises en son nom, ou encore à formuler avec autorité tout ce qui lui est suggéré » (2) ... ... « La démocratie organisée que l'on nous présente n'est rien d'autre que la constitution d'un système féodal, structurée sur d'a

L'illusion de l'Etat-arbitre : le cas des Himbas

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Les articles de Pascal SALIN, véritables leçons de philosophie politique et économique appliquée, sont toujours un régal de concision et de clarté. Ce professeur d'économie à l'université de Paris IX Dauphine est un disciple de l'école autrichienne. Il a présidé la Société du Mont Pèlerin de 1994 à 1996, fondée par Hayek et présidée par des intellectuels aussi brillants que Milton Friedman, George Stigler, James Buchanan, Gary Becker, tous prix Nobel d'Economie. Ainsi, dans "L'illusion de l'Etat arbitre" (lire le texte intégral plus bas), Salin défend la tribu des Himbas dans le conflit qui l'oppose au gouvernement Namibien. Vous avez peut-être vu comme moi lundi soir la magnifique émission (Faut pas rêver) sur l'Afrique du sud-ouest (Namibie, Botswana). L'un des reportages était consacré à la tribu des Himbas, ces semi-nomades qui s'enduisent le corps d’un mélange de graisse et de poudre rouge qui leur a valu le nom de « peuple d’ocre

In memoriam Karol Wojtyla (2 avril 2005)

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Allez voir ce magnifique diaporama pour le 2e anniversaire de la mort de Jean-Paul II. Diapo-hommage à Jean-Paul II Mort le 2 avril 2005, il restera pour beaucoup Karol Wojtyla, ce philosophe polonais qui devint pape de l'Eglise de Rome. Il aura été pour moi un guide, un maître, une lumière. J'ai eu la chance de lui serrer les mains une fois dans la basilique des jésuites à Rome. J'avais à peine 16 ans, je n'oublierai jamais ce moment qui a peut-être orienté toute ma vie. J'ai commencé à le lire en profondeur quand j'étais étudiant en philo à Paris. "Personne et acte", "Amour et responsabilité" ont laissé en moi des traces indélébiles. Son oeuvre philosophique se résume en deux mots : liberté et vérité. Il montre que ces 2 réalités sont intrinsèquement liées, on ne peut nier l'une sans trahir l'autre. Deux Encycliques m'ont beaucoup marqué. 1991, Centesimus Annus. L'Eglise ne condamne ni le marché ni la libre entreprise dit J

Le philosophe et la belle brune

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Quels points communs y a-t-il entre lui et elle : Vous avez deviné ? Ils ne portent pas seulement le même nom, lui est aussi génial dans ses livres qu'elle est belle sur les écrans de cinéma. Friedrich August von Hayek a reçu le prix Nobel de Sciences Economiques en 1974, au moment où paraissait le premier tome de sa trilogie Droit, Législation et Liberté. Salma Hayek, 40 ans, a décroché en 2003 sa première nomination à l'Oscar de la Meilleure actrice pour son interprétation de "Frida", la biographie de la peintre Frida Kahlo. Lui est auteur de 142 articles, 18 livres et 15 pamphlets traitant de sujets aussi divers que la théorie économique, la psychologie physiologique, la philosophie du droit, l'anthropologie culturelle et l'histoire des idées. Elle a joué dans une trentaine de films et de feuilletons tels que Desperado, Une Nuit en Enfer, Dogma, Wild Wild West ou Bandidas. Né en 1899 à Vienne, en Autriche, il devient professeur à

L'utopie de l'autonomie absolue

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Olivier Rey est mathématicien, enseignant à l'Ecole polytechnique et à l'université Panthéon-Sorbonne. Il a publié au Seuil, en 2003, un essai, Itinéraire de l'égarement, analysant les origines de la science moderne et son statut dans la pensée contemporaine. Aujourd'hui, il publie un essai philosophique passionnant : Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit, Seuil, 330 pages, 22,5 €. Tout au long du XXe siècle, les enfants, dans leurs poussettes, ont fait face à l'adulte qui les promenait. Jusqu'aux années 70, où un retournement massif est intervenu : brusquement, on s'est mis à orienter les enfants vers l'avant. Pourquoi cette inversion ? Les doctrines éducatives en usage, promeuvent un enfant délivré de la tutelle des adultes, constructeur de ses savoirs et de lui-même. L'enfant doit regarder vers l’avenir et, pour ce faire, ignorer les liens qui l’attachaient au passé et à la famille. C'est ce qu'Olivier Rey appelle l

Marcel Gauchet - Extraits

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Voir aussi mon article ici « Nous jouissons de la liberté des Modernes qui, à l’opposé de la liberté des Anciens ne se définit plus par la participation à la vie politique mais, au contraire, par la capacité à se retirer de la sphère publique pour se consacrer aux intérêts privés. Cela signifie que nous risquons de laisser dépérir les institutions démocratiques à force de liberté démocratique. Enfin, l’individualisme comme affirmation de la singularité de chacun se heurte à l’évidence toute opposée d’une banalisation des conduites, d’une standardisation des pensées et des comportements. Ce conformisme individualiste met en cause la capacité des démocraties à former des individus qui soient encore à la hauteur des responsabilités et des devoirs qu’impose le fonctionnement démocratique. » La démocratie contre elle-même, Marcel Gauchet - Paris, Gallimard, coll. " Tel ", 2002, 398 p. « J'avais été étonné, comme tout le monde, par la révolution islamique en Iran, mais depuis,

Marcel Gauchet analyse la thèse du déclin

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Voici trois extraits d'entretiens (dont l'un très récent) avec le philosophe Marcel Gauchet à propos du déclin de la France. Gauchet se dit pessimiste à court terme et optimiste à long terme. Les droits de l'homme ne sont pas une politique, écrit-il, mais ils tendent malheureusement de plus en plus à l'être. La conséquence, pour nos sociétés, est une perte de la capacité de se gouverner. A l'âge de l'autonomie, la maîtrise du destin collectif semble se dissoudre dans les aspirations individuelles ; la pacification démocratique se paie de la «désertion civique» ; l'école, fondement de la démocratie, est malade de la démocratie : « L'individu privé d'aujourd'hui, écrit Gauchet, se définit par sa déliaison foncière d'avec la société. La politique l'intéresse dans la mesure où elle offre une scène à sa singularité identitaire. L'économie le concerne pour autant qu'elle lui permet d'obtenir la satisfaction de ses appétits personnel

American vertigo, BHL et Fukuyama

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American Vertigo, le dernier livre de Bernard-Henry Lévy est sorti aux USA. Il sera en vente chez nous au mois de mars. Ce livre fait suite aux articles publiés l'an dernier dans le magazine The Atlantic Monthly , qui lui avait demandé de reprendre, plus de 170 ans plus tard, le voyage en Amérique de Tocqueville ( voir mon article du mois d'août ). Sur les routes de l'Amérique, BHL a également été suivi par une équipe de tournage, car son voyage deviendra un documentaire. "Ce n’est pas un livre de philosophie, indique BHL, puisque c’est du journalisme, c’est de la littérature, il est drôle - j’espère que vous rirez parfois. Mais c’est un travail philosophique malgré le fait d’être journalistique, comique, et ainsi de suite. C’est un geste philosophique." Selon Richard Hétu, correspondant à New-York, qui a lu le livre, American Vertigo se veut un livre anti-anti américain . Son auteur combat ainsi certains " mythes " et " clichés " entretenus

Aron en quarto pour le centenaire

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A l'occasion du centenaire de Raymond Aron, les édition Gallimard publient chez Quarto (édition de poche) un volume réunissant les principaux ouvrages du philosophe et sociologue sur la démocratie : PENSER LA LIBERTÉ, PENSER LA DÉMOCRATIE : Une révolution antiprolétarienne. Idéologie et réalité du national-socialisme - États démocratiques et États totalitaires - L'Homme contre les tyrans - Une révolution antitotalitaire : Hongrie 1956 - Polémiques - La Tragédie algérienne - La Révolution introuvable - Dix-huit leçons sur la société industrielle - La Lutte de classes. Nouvelles leçons sur les sociétés industrielles - Démocratie et totalitarisme - Les Désillusions du progrès. Essai sur la dialectique de la modernité - L'Aube de l'Histoire universelle Les cent ans de Raymond Aron ont été célébrés plus discrètement que ceux de son ancien compagnon de l'ENS, Jean-Paul Sartre, né lui aussi en 1905. Raymond Aron est inclassable. Intellectuel anticonformiste, il est allé