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La philo par le cinéma (2) Milgram et Verneuil

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« I comme Icare » d’Henri Verneuil (1979) est un film policier qui comporte une séquence inspirée des expériences de Stanley Milgram en 1964, (docteur en psychologie sociale de l'université de Harvard, professeur à l'université de New York) sur la soumission à l’autorité . (Stanley Milgram, « Soumission à l’autorité », 1974, trad. Fr. 1974, réédition Calmann-Lévy, 2002.) Le cinéaste d’origine arménienne, Henri Verneuil, a connu un triomphe précoce avec la Vache et le Prisonnier (1959). Cinéaste attitré de Fernandel, Verneuil va l'être aussi de Jean Gabin avec quatre films de légende : le Président (1956), U n singe en hiver (1962), (avecBelmondo), Mélodie en sous-sol (1963) et le Clan des Siciliens (1969) (avec Alain Delon). Il en est ainsi, également, pour Jean-Paul Belmondo que Verneuil dirige dans quelques-uns de ses plus grands succès : Cent Mille Dollars au soleil (1964), Week-end à Zuydcoote (1964), le Casse (1971), Peur sur la ville (1974) et le Corps de mon

Hayek et l'illusion de la justice sociale

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La philosophie politique connaît aujourd’hui un important renouvellement depuis la publication, en 1971, de la Théorie de la justice de John Rawls. Ce dernier est un héritier du contractualisme de Rousseau, de Kant et des Lumières. Tout en affirmant la primauté absolue de l’individu sur la société, il tente une synthèse du libéralisme et de la justice sociale. Ce libéralisme social a pourtant suscité d’importantes objections aux Etats-Unis, de la part du courant dit communautarien. Pour les communautariens tels que Alasdair Mac Intyre, Charles Taylor ou Michael Sandel le libéralisme de Rawls reste tributaire d’une conception abstraite de l’homme, celle d’un moi “désengagé”, séparé de toute appartenance à un corps physique et social. Le courant communautarien se définit souvent comme néo-aristotélicien et jouit d’une forte audience aux Etats-Unis. Mais à la même époque, dans les années 70-80, une nouvelle synthèse philosophique du libéralisme a vu le jour, celle de F. A. Hayek. L’intuit

René Girard et la guerre

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Dans son livre « Achever Clausewitz » (Carnets nord), René Girard livre une sombre analyse : « Il n'y a plus de politique intelligente, dit-il au Point . Nous sommes près de la fin. » CSOJ - René Girard Ecouter ici l'émission Répliques avec R. Girard, samedi 24 novembre 2007 Un entretien avec R. Girard à propos de son dernier livre René Girard : « la guerre est partout » 18/10/2007 - Propos recueillis par Élisabeth Lévy - © Le Point - N°1831 L'anthropologue de la violence et du religieux René Girard, de l'Académie française, a découvert chez Clausewitz, une référence en matière de stratégie militaire, d'étonnantes similitudes avec ses thèses. Pour vous, la « rivalité mimétique » est le moteur même de l'Histoire. Qu'est-ce qui vous fait penser qu'aujourd'hui il s'emballe ? Les guerres mondiales avaient marqué une étape dans la montée aux extrêmes. Le 11 septembre 2001 a été le début d'une nouvelle phase. Le terrorisme actuel reste à penser. O

Cette vieille querelle de la modernité

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L'une des grandes querelles de la modernité est celle qui oppose les Lumières françaises au romantisme allemand. Cette querelle continue de nos jours à piéger le débat philosophique et il est grand temps de s'en débarrasser. 1° D’un côté nous avons les rationalistes, adorateurs de la science, défenseurs inconditionnels d’un progrès sans fin qui nous conduirait automatiquement au bonheur et à la paix. 2° De l’autre côté nous avons les sentimentalistes, adorateurs de la nature et ennemis de la science et de la technique. C’est de ce courant que provient l’éco-moralisme dont on nous bassine aujourd’hui. Je ne me reconnais évidemment dans aucune de ces deux positions. 1° La première est issue de la philosophie française des Lumières (Condorcet) et du scientisme du XIXe siècle (Comte). L’ambition de cette époque était de reconstruire les sciences sociales en prenant la physique comme modèle. Mais l'abus de la méthode expérimentale a fini par détruire la morale commune et le droi

Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy Môquet à mes élèves

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Voir mon premier article sur le sujet ici . Depuis je n'ai pas changé d'avis. Je me contenterai simplement d'ajouter quelques remarques. Un professeur est au service de la culture, pas du pouvoir politique. Il n’est pas là pour relayer une morale d’Etat ni les dernières lubies de tel ou tel homme d’Etat (fut-il président et quand bien même j'eus voté pour lui). De plus, la commémoration contribue à soumettre l’histoire à l’émotion et au sentimentalisme. Elle n’aide pas à saisir la vérité, elle ne fait pas de place pour l’analyse des faits et l’explication par les causes, seules à même d’éclairer l’élève, de former son intelligence. S’émouvoir peut créer une opinion, mais ne permet pas de raisonner. L’émotion ne rend pas autonome, elle rend manipulable. Ceci n'exclut pas bien sûr un usage éducatif légitime de l'émotion et du sentiment. Mais il faut donner la priorité à la réflexion et éviter l'abus de ce devoir de mémoire. Enfin, la raison officielle

Nouvel opium (suite)

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Ces jours-ci, avec le Grenelle de l'environnement (ou bien Grenelle de Nicolas Hulot, devrait-on dire), quelques personnalités prennent publiquement la parole pour dénoncer la fascination de nos politiques en mal d'idées pour cette nouvelle morale planétaire. L'occasion pour moi de donner une suite à mon article précédent sur le nouvel opium des intellectuels et de proposer quelques liens ou citations d'articles et de livres sur le sujet. Philosophes et économistes contre l'écologiquement correct. Vendredi 19, Luc Ferry, auteur du livre "Le nouvel ordre écologique" (livre de poche) publiait un article dans le Figaro intitulé : " Ce "Grenelle" n'a de légitimité ni scientifique, ni républicaine ". Il pointe la dérive totalitaire de l'écologisme : utiliser la peur planétaire pour justifier la mainmise sur l'économie et la suppression des libertés économiques et politiques. Le vieux rêve marxiste pourrait enfin se réaliser &quo

Ecologisme, le nouvel opium des intellectuels

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Le vendredi 12 octobre 2007, le prix Nobel de la paix a été décerné conjointement à Al Gore et au GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). Belle imposture quand on sait que le film d'Al Gore est bourré d'erreurs, d'exagérations et tout compte fait de manipulations (cf. le sentimentalisme à l'eau de rose qu'on nous sert toutes les 10 minutes). Ce prix Nobel est une véritable pollution intellectuelle. Autant l'hyperconsommation est un poison (voir mon article précédent ), autant l'écologisme est devenu lui aussi une drogue qu'on distille dans les veines des enfants dès qu'ils entrent à l'école. Le bourrage de crâne est ininterrompu, total, sans relâche. Le moralisme et l'indignation se substituent à la pensée critique. L'époque dans laquelle nous vivons et qui se prétend libérée n'a jamais été aussi moralisatrice (la "moraline" comme le disait Nietzsche) : devoir de mémoire, lutte contre le tabac,