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La forfairture morale et juridique des Etats (Ch. 2)

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Selon Alain Laurent, la responsabilité de tous ces désordres et instabilités dans chaque pays ne doit pas être imputée aux migrants extra-occidentaux. "Il n'y a aucune fatalité à ce que sur le plan individuel un migrant de bonne volonté, fût-il pauvre, demeure sans emploi et devienne un assisté permanent, sombre dans la délinquance, se communautarise ou se mue en ennemi idéologico-culturel de la société ouverte." Elle doit plutôt être imputée aux responsables politiques de ces pays qui n'ont jamais voulu voir la massification de cette immigration et qui n'ont jamais surtout vraiment tenté de faire connaître et de faire appliquer les principes de la société ouverte, principes auxquels à priori tous les migrants étaient favorables. Une singulière version étatique du "laissez faire, laissez passer" A priori en France, il existe un Etat de Droit commun applicable à tous, explicité dans les textes constitutionnels et législatifs. Dans ces textes on trouve l

L'intégration "citoyenne" est en crise (Ch. 1)

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Si l'on s'en tient aux discours généraux français (médias ou politiques), l'immigration ne connaît pas de graves problèmes, et ces derniers seraient dus soit à un chômage persistant, soit à un passé colonial qui prouverait que les français sont des racistes plus ou moins conscients. Mais lorsqu'on procède à un état des lieux général des pays occidentaux (Europe, Amérique du Nord et Australie), on se rend compte que "l'immigration de masse et de peuplement d'origine extra-occidentale y est devenue un souci et un défi, parfois majeur" . Que les sociétés soient à tradition assimilatrice ou au contraire multiculturaliste et communautariste, les faits sont là : une partie de l'immigration extra-occidentale se trouve sur-exposée dans les problèmes de délinquance ou d'aide sociale ou de chômage et une autre partie se referme dans des identités culturelles closes. La tendance au durcissement des mesures restrictive quantitatives contre l&#

Prologue du livre d'Alain Laurent

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"Les sociétés ouvertes" qui caractérisent les démocraties occidentales se trouvent actuellement confrontées - toutes- à l'implantation d'un islamisme conquérant et à une immigration extra-occidentale de masse qui ne s'intègre pas. On a beau le nier plus ou moins, on a beau minorer ces problèmes, il s'agit d'une réalité qui touche toute l'Europe et pas que la République française. "Une société ouverte ne peut-elle justement s'ouvrir tout en se maintenant en tant que telle que si y sont impérativement reconnues et pratiquées certaines règles et valeurs...?" Définition de la société ouverte. L'expression a été trouvée par Bergson et développée par Karl Popper ("la Société ouverte et ses ennemis") : la société ouverte se caractérise par un nouveau principe d'organisation sociale basé sur " le primat de la responsabilité individuelle, du libre examen rationnel et critique, qui exige des efforts sur soi-même pour vivre

De nouveaux ennemis pour la société ouverte ?

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Le philosophe Alain Laurent, vient de publier : "La société ouverte et ses nouveaux ennemis", un titre qui fait référence à l'ouvrage célèbre de Karl Popper : " The Open Society and Its Enemies ", publié à Londres en 1945. Alain Laurent est l'auteur de nombreux livres touchant la philosophie libérale et il est un spécialiste des auteurs français ou américains qui ont participé à l'élaboration de cette philosophie depuis le XVIIIe siècle. Il a enseigné la philosophie en terminale. " Les sociétés ouvertes " qui caractérisent les démocraties occidentales se trouvent actuellement confrontées à l'implantation d'un islamisme conquérant et à une immigration extra-occidentale de masse qui peine à s'intégrer. On a beau le nier plus ou moins, on a beau minorer ces problèmes, il s'agit d'une réalité qui touche toute l'Europe. Selon Alain Laurent, cette situation critique résulte d'abord de la forfaiture morale et parfois juridi

Obama, le messianisme anti-raciste

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A quelques heures du vote américain, l'emballement des médias est perceptible. Comme en 2004 pour Kerry, tout le monde crie victoire et se félicite de l'élection quasi-certaine d'Obama. Mais ce qui m'exaspère surtout, c'est la façon dont les médias français exploitent la question raciale. Un sondage nous annonce ce matin que 70 % des français sont prêts à élire un président noir. C'est le genre de question qui n'a aucun sens. Car le problème ce n'est pas la couleur de la peau, c'est le message politique porté par le candidat. Est-ce que 70 % des français voteraient pour un candidat noir ouvertement d'extrême gauche (ou d'extrême droite...) ? Certainement non. En réalité, le but de ce genre de sondage, c'est de faire la promotion d'un multiculturalisme à l'américaine en stigmatisant le Français « blanc », assimilé à un raciste, et en valorisant le métis, l'Arabe ou le Noir, au nom de leur différence. Le problème, c'

Faut-il moraliser le capitalisme ?

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La semaine dernière je lisais une excellente chronique de A.-G. Slama dans le Fig-mag. Je la reproduis ici tout en renvoyant à un article que j'avais écrit il y a quelques temps sur Hayek et la justice sociale. Pour Hayek (idée reprise par André Comte-Sponville) moraliser le capitalisme n'a aucun sens. Je cite Hayek : "Un marché fonctionnant de manière spontanée, où les prix agissent comme guides de l'action, ne peut pas prendre en compte ce dont les gens ont besoin ou ce qu'ils méritent, parce qu'il crée une distribution que personne n'a conçue. Et quelque chose qui n'a pas été conçu, une simple situation en tant que telle, ne peut pas être juste ou injuste. L'idée que les choses doivent être conçues d'une manière "juste" veut dire, en fait, que nous devons abandonner le marché et nous tourner vers une économie planifiée dans laquelle quelqu'un décide combien chacun doit recevoir. Et ceci signifie, bien sûr, que nous ne pouvons o

« L'argent est le propre de l'homme »

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Ce dimanche, mon ami Robert Redeker publie une chronique philosophique dans la Dépêche du Midi . En ces temps de crise économique, il rappelle utilement quelques vérités en voie de disparition : NON, l'argent n'est pas coupable car l'argent n'est pas un individu et seul un individu peut être moralement coupable de quelque chose. OUI l'argent est un progrès considérable de la civilisation car il offre à chacun les possibilités les plus variées pour bénéficier des fruits de son travail. Si l'on se mettait à rétribuer le travail, non par l'argent mais sous forme de distinctions honorifiques ou de privilèges, d'attribution d'un pouvoir sur d'autres ou de meilleurs conditions de vie, cela signifierait une considérable restriction de la liberté. Comme le dit Hayek, " Quiconque détermine la rétribution interdit par là-même le choix que l'argent autorise : il en fixe la nature en même temps que l'importance. " ( La route de la servitude