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Affichage des articles du 2006

Marcel Gauchet - Extraits

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Voir aussi mon article ici « Nous jouissons de la liberté des Modernes qui, à l’opposé de la liberté des Anciens ne se définit plus par la participation à la vie politique mais, au contraire, par la capacité à se retirer de la sphère publique pour se consacrer aux intérêts privés. Cela signifie que nous risquons de laisser dépérir les institutions démocratiques à force de liberté démocratique. Enfin, l’individualisme comme affirmation de la singularité de chacun se heurte à l’évidence toute opposée d’une banalisation des conduites, d’une standardisation des pensées et des comportements. Ce conformisme individualiste met en cause la capacité des démocraties à former des individus qui soient encore à la hauteur des responsabilités et des devoirs qu’impose le fonctionnement démocratique. » La démocratie contre elle-même, Marcel Gauchet - Paris, Gallimard, coll. " Tel ", 2002, 398 p. « J'avais été étonné, comme tout le monde, par la révolution islamique en Iran, mais depuis, ...

René Girard - Extraits de textes

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Celui par qui le scandale arrive Extraits 1 Ce débat est d'ailleurs légitime. La culture occidentale est ethnocentrique elle aussi, c'est bien évident, aussi ethnocentrique que toutes les autres et de façon plus cruellement efficace, bien entendu, à cause de sa puissance. Il ne s'agit pas de nier cela mais pourquoi ne pas reconnaître en même temps une évidence historique irréfutable? À la différence de toutes les autres cultures, qui ont toujours été ethnocentriques tout de go et sans complexe, nous autres occidentaux sommes toujours simultanément nous-mêmes et notre propre ennemi. Nous sommes la Majesté suprême et l'opposition de Sa Majesté. Nous condamnons ce que nous sommes, ou croyons être, avec une ardeur peu efficace le plus souvent, mais au moins nous essayons. Ce qui se passe aujourd'hui est un exemple de plus de la passion pour l'auto-critique, qui n'existe que chez les êtres touchés par la civilisation judéo-chrétienne. Celui par qui le scandale ar...

Raymond Aron, Sartre et la guerre froide

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Sur le conflit est-ouest, outre ses chroniques, Aron publie en 48 et 51 deux livres où il analyse la nouvelle situation du monde créée par la guerre froide, qu’il préfère d’ailleurs qualifier de "paix belliqueuse". A travers ses écrits il s’engage résolument dans le combat des démocraties contre le totalitarisme soviétique. Il approuve et soutient sans faille la politique américaine qu’il s’agisse du blocus de Berlin ou de la guerre de Corée, ce qui le classe dans le camp des anticommunistes à une époque « où tous les anticommunistes sont des chiens » selon Sartre. Le clivage politique sur l’URSS conduit à la rupture de leur amitié et en 1948 ils se brouillent définitivement,. A un moment où Sartre s’affiche en compagnons de route du PC, Aron est ouvertement anti-stalinien avant la plupart des autres intellectuels français. Au soir de sa vie il en fait son plus grand motif de fierté. En 1955 il publie à leur intention L’Opium des Intellectuels. L’attitude envers l’Urss est à...

Sartre, une passion française

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Article du Monde sur la série TV diffusée sur France 2. J'ai vu ce téléfilm que j'ai trouvé bien construit et fort intéressant. A titre historique, il reflète judicieusement le contexte politique des années 50-60 sans toutefois entrer dans le détail de la philosophie de Sartre, chose d'ailleurs impossible à la télé dans un film. On ne peut s'empêcher d'admirer le talent et l'intelligence du couple Sartre-Beauvoir, malgré leurs errements. Par contre le téléfilm tend à faire croire que tous ceux qui ne partageaient pas la cause révolutionnaire de Sartre étaient des fascistes, ce qui est bien évidemment faux et mensonger. Pour le démontrer, il suffit de s'intéresser à Raymond Aron, qui fut à la fois son ami de jeunesse et son opposant le plus convaincu. Voici un petit rappel de leurs destins croisés : Sartre - Aron: destins croisés par Raphaël Enthoven Lire, avril 2005 Les deux écrivains français ont traversé le XXe siècle et l'ont marqué de leur fulg...

Entretiens avec Levinas

Emmanuel Levinas

Abélard, l'Aristote chrétien du XIIe siècle

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Tout le monde connaît l'histoire d'amour entre Abélard et Héloïse. On peut lire l’" Historia calamitum ", triste et douloureuse confession, où Abélard nous ouvre les secrets de sa vie et de son âme. Mais il faut surtout lire la correspondance entre les deux époux, retirés dans leurs monastères respectifs après leur séparation. (Cette correspondance a été établie et présentée par Régine Pernoud). Héloïse s'adresse à celui qui est toujours son époux, son bien-aimé, son « unique ». Une correspondance magnifique, l'un des cris d'amour les plus bouleversants qui m'ait été donné de lire. Héloïse fut une jeune fille magnifiquement belle, douée, cultivée, passionnée, une épouse fidèle jusqu'à la mort, une mère aimante (elle éduqua elle-même son fils Astrolabe), la supérieure avisée d'un monastère gouverné avec intelligence, soucieuse de la formation et du développement intellectuels et spirituels de sa communauté, bref une femme accomplie et un modèle...

Averroès et Maïmonide, la rencontre manquée

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Averroès (1126 -1198) et Maïmonide (1138 -1204) Tous deux naissent au XIIème siècle dans la Cordoue musulmane. Ils s'estiment, et pourtant ne se rencontrent jamais. Averroès et Maïmonide comptent parmi les penseurs les plus importants de l'Islam et du Judaïsme, et leur influence rayonne encore plus de 800 ans après leurs morts. Comment et dans quels contextes historique et culturel se développent les réflexions philosophiques et théologiques de ces deux intellectuels ? Quels rapports entretiennent juifs et musulmans au Moyen-Age, et quel héritage en gardons-nous ? Une excellente bibliographie illustrée sur le thème de la rencontre entre les deux philosophes et sur la philosophie médiévale en général : ici A lire : le roman de Jacques Attali , La confrérie des éveillés , Editions Fayard (312 p.) 13/10/2004, 19.00 euros Imaginez la rencontre à Tétouan en 1125, de Moïse Maïmonide (1126-1198), jeune médecin juif, avec le philosophe Averroès (1135-1204) afin d'obtenir la grâce...

Nietzsche : épicuriens et stoïciens

Nietzsche : Stoïcien et épicurien

Finkielkraut et Redeker

Alain Finkielkraut soutient R. Redeker envoyé par vigilance-laique

Anita Baker

Anita est l'héritière d'Ella Fitzgerald. Elle en a la voix et le style, une voix grave, chaude, puissante et douce à la fois, avec un timbre particulier, reconnaissable entre mille. Avec elle, on est bien loin des sophistications vocales et des bruitages des stars éphémères du moment. Elle est, avec Randy Crawford, l'une des dernières représentantes de la soul-jazz dans toute sa pureté. Anita Baker - No One In The World (Live) Anita Baker - You Bring Me Joy (Live)

George Benson

Benson est l'héritier de Wes Montgomery, mort en 1968, l'un des guitaristes les plus doués de l'histoire du jazz. Evoluant vers un jazz plus funk et rock, Benson a pu parfois donner l'impression de trahir le pur esprit du jazz. Mais à l'image de Miles Davis, avec qui il joua de nombreuses fois, il a su au contraire explorer de nouvelles voies et n'a jamais perdu la touche de son maître Wes. C'est à lui que je dois d'avoir découvert le jazz, à 16 ans, une révélation ! Je l'ai vu 2 fois en concert, dont une fois à l'Olympia, souvenir inouiable... Benson à la guitare Avec Earl Klug Take Five 1976 En 2000 Quelques performances vocales Love X love (de l'album Give me the night) Kisses in the moonlight Best of

Chaka Khan with Fourplay - Between The Sheets

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Voir mon article de présentation du groupe FOURPLAY ici CHAKA KHAN, Yvette Marie Stevens, son vrai prénom, est née le 23 mars 1953 à Great Lakes aux Etats-Unis, Chaka Khan est élevée à Chicago et monte son premier groupe The Crystalettes à l'âge de 11 ans. Elle passe ensuite par différentes formations dont le groupe funk Rufus et commence sa carrière solo en 1979 avec l'album Chaka qui remporte un franc succès grâce au titre I'm every woman, repris par Withney Houston en 1992, sur la BO de Bodyguard. En 1990, elle gagne un Grammy pour le titre I'll be good to you en duo avec Ray Charles. Elle signe ensuite The woman I am en 1992 puis, six ans plus tard, Come 2 my house. Elle a chanté avec les plus grands du jazz : Grover Washington Jr., Marcus Miller... de la soul, Barry White, Luther Vandross... et du funk : Prince. On l'appelle tout simplement : La Diva. Avec le groupe de jazz-rock Fourplay, elle chante Between The Sheets en 1993, une pure merveille. Chaka Khan -...
Fourplay - Bali Run Un excellent concert de mon groupe favori : FOURPLAY Fourplay regroupe des musiciens hors pair, Nathan East à la basse, qui a joué avec Eric Clapton, Phil Collins, Al Jarreau et Barry White , Larry Carlton, guitariste subtil et incroyable (il a remplacé Lee Ritenour, co-fondateur du groupe), Bob James avec son piano, apporte une ambiance jazz et blues, romantique et rock'n roll et enfin Harvey Mason, batteur d'exception au son fluide et doté d'un feeling redoutable. Ces pointures mettent leur talent au profit d'une musique de qualité aux frontières du jazz de la soul et du blues/rock. BALI RUN est un jazz/rock à en couper le souffle. Les amateurs de virtuosité, d’harmonies et de rythmes groovy seront ravis. Plus d'info sur mon blog jazz Rollin (Live in Japan)

La guerre des mémoires

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Emission sur France Culture : L'Arménie et les lois mémorielles Lien rstp Quelles limites les mémoires vives, portées par des communautés, peuvent-elles légitimement imposer aux historiens au nom d’une réécriture de l’histoire ? Faut-il sanctuariser légalement une version définitive de l’histoire, afin de préserver la sensibilité des survivants et de leurs descendants ? Quels sont les risques de voir l’histoire se transformer en un tribunal du passé, plaquant de manière anachronique des jugements inspirés par l’état actuel de nos sensibilités - sur des faits dont la logique profonde nous échappe de plus en plus ? Revue de Presse « Aujourd’hui, des mémoires particulières protestent en estimant qu’il ne leur est pas fait place dans l’Histoire. Mais il se trouve que la vertu de l’Histoire, c’est justement de se dégager des particularismes des mémoires, pour considérer le passé de façon plus large, en prenant en compte la multiplicité des points de vue. L’Histoire est l’apprentissage ...

La tyrannie de la pénitence

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Emission avec Pascal Bruckner sur France Culture : Occident : la repentance à sens unique ? (prendre l'émission environ 2mn45 après le début.) lien rstp Invités : - Pascal Bruckner. Ecrivain, essayiste. Auteur de "La tyrannie de la pénitence : essai sur le masochisme en Occident", Grasset, octobre 2006. - Denis Sieffert. Rédacteur en chef Politis. Auteur de "Peut-on être (vraiment) républicain ?", La Découverte, septembre 2006. - Chahdortt Djavann. Auteur de "Comment peut-on être français ?", Flammarion, janvier 2006. Autre émission avec Pascal Bruckner sur France Inter dans La bande à Bonnaud . Prendre l'émission vers 1h 02 : débat sur les lois mémorielles. 1h 10 après le début : débat sur la Banque Mondiale. A-t-on mis l'Afrique à genoux ? Sur ce sujet, voir aussi l'émission Arrêt sur image, consacrée au Cauchemar de Darwin : Darwin : cauchemar et manipulation ? Dernière diffusion le 30 avril 2006 Citations La tyrannie de la péniten...

Pascal Bruckner et André Comte-Sponville

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Deux philosophes contemporains publient chacun un livre. Pascal Bruckner : La tyrannie de la pénitence : essai sur le masochisme occidental Editeur : Grasset (4 octobre 2006) Lien vers l'émission de France Inter Voir mon précédent article sur Pascal Bruckner Présentation de l'éditeur « Le monde entier nous hait et nous le méritons bien : telle est la conviction d'une majorité d'Européens, du moins à l'Ouest. Depuis 1945, en effet, notre continent est habité par les tourments du repentir. Ressassant ses abominations passées, les guerres incessantes, les persécutions religieuses, l'esclavage, l'impérialisme, le fascisme, le communisme, il ne voit dans sa longue histoire qu'une continuité de tueries, de pillages qui ont abouti à deux conflits mondiaux, c'est-à-dire à un suicide enthousiaste. À ce sentiment de culpabilité, toute une élite intellectuelle et politique donne ses lettres de noblesse, appointée à l'entretien du remords comme jadis les ga...

Assistons-nous à un recul de la liberté d'expression ?

Alain Finkielkraut et Abdelwaab Meddeb débattaient vendredi sur France Culture à propos de l'affaire Redeker. On peut écouter cette émission ici Alain Finkielkraut. Ecrivain Producteur "Répliques" sur France Culture. Auteur "Ce que peut la littérature", Stock, octobre 2006. Abdelwahab Meddeb. Ecrivain Producteur "Cultures d'Islam" sur France Culture. Auteur "Contre-prêches : chroniques", Seuil, septembre 2006. Sur France 5, l'émission Ripostes du dimanche était consacrée aussi à cette affaire : Peut-on critiquer l'islam ? Au programme, les interventions de François Bayrou, Philippe Val, Frédéric Lenoir, Rachid Benzine, Dounia Bouzar et Youssef Baouendi.

Penser l'islam

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Comme beaucoup, je suis absolument consterné par ce qui arrive à mon collègue Robert Redeker et je ne peux que déplorer le silence médiatique et politique qui entoure sa condamnation. Mais pour éviter de rester dans la tristesse et la peur je voudrais signaler quelques références de fond à propos de l'islam, capables de nourrir une réflexion calme et lucide. Abdelwahab Meddeb enseigne la littérature comparée à l'université Paris X-Nanterre et anime l'émission « Culture d'islam », sur France Culture. Dans son ouvrage "La maladie de l’islam", Paris, coll. Points Seuil, Essais, 2002, il éclaire les circonstances historiques qui ont conduit l'islam à fermer les portes de l'interprétation et à rejeter toute tentative de synthèse entre rationalité hellénique et foi musulmane. Les mutazilites soutenaient que la raison humaine est capable de faire la distinction entre le Bien et le Mal. Ils se fondaient sur la philosophie grecque. Au Xe siècle, cette vision fu...

Le philosophe condamné à mort

Suite de l'affaire Robert Redeker, le philosophe condamné à mort par les islamistes pour avoir écrit une tribune dans le Figaro dans laquelle il dénonçait " la tentative menée par cet islam d’étouffer ce que l’Occident a de plus précieux qui n’existe dans aucun pays musulman : la liberté de penser et de s’exprimer." Lire son article ici Ce matin le philosophe était sur Europe 1. Vous pouvez télécharger l'interview (clic droit et enregistrez sous) : 1ère partie Suite et fin Vous pouvez vous associer à la pétition de soutien lancée par un groupe de philosophes ici Dans cet entretien sur Europe 1, Robert Redeker se plaint de l'abandon dont il est victime : "Pour l'instant, le ministère de l'Education nationale ne m'a même pas contacté, n'a pas daigné me contacter, me demander si j'avais besoin d'une aide. [Je suis également] lâché par les syndicats enseignants qui généralement vous félicitent lorsque vous critiquez l'Eglise catholiq...